La Fédération nationale des boulangers (FNB) demande l’officialisation du prix du pain à 10 DA. Bien que la baguette soit vendue, depuis plusieurs mois, à ce prix par le citoyen, les autorités publiques ne cessent de fermer les yeux et faire croire que le prix administratif est de 8,50 DA.
Mépris envers le consommateur. Le prix du pain est en gestation par apport à son vrai tarif fixé par les pouvoirs publics. Le prix du pain a augmenté illégalement.
Au lieu de 8,50 DA, ce chiffre en réalité n’est pas appliqué, car le prix de la baguette de pain ordinaire a grimpé à 10 DA. Quant au pain amélioré, la baguette se vend à 15 DA et peut atteindre 20 DA durant les périodes de pénurie. Une logique qui n’est pas pour déplaire aux boulangers, qui remettent en cause «le prix administré du pain et de la farine ».
Ces derniers ne demandent pas explicitement une augmentation du prix de la baguette, mais, par contre, exige à ce que son prix actuel (10 DA) soit officialisé par les pouvoirs publics. Le pain est jusqu’ici subventionné par l’Etat, mais il paraît clair que le silence des pouvoirs publics sur cette question est une manière de préparer le consommateur à adopter ce prix.
C’est une augmentation détournée dont beaucoup ne se sont pas rendu compte. Seulement, cette proposition de la Fédération des boulangers révèle ce qui a été un secret de polichinelle pour le citoyen, auquel on veut faire croire que la baguette est toujours au même prix et que les boulangers n’ont jamais bénéficié d’une augmentation décidée illégalement. Une fois de plus, les pouvoirs publics démontrent leur incapacité à réguler le commerce et laissent le consommateur aux prises avec les spéculateurs et face aux augmentations incessantes et souvent injustifiées et irréfléchies des prix.
Comment expliquer le fait de rejeter l’augmentation du prix de la baguette d’un côté, et d’un autre, laisser les boulangers vendre la baguette à 10 DA au lieu de 8,5 DA ? N’est-ce pas pour faire croire au citoyen qu’il paye le même prix alors que sur le plan de la quantité habituellement consommée, il aura à débourser plus ?
A vrai dire, le consommateur n’a jamais eu un pain pour son argent, même au prix réglementé. Le prix du pain est augmenté anarchiquement et illégalement, devant un citoyen qui ne fait qu’encaisser les coups multiples en l’absence d’un véritable contrôle. Sans que cela ne se répercute sur la qualité et le poids de la baguette. En effet, la qualité de la baguette laisse à désirer, sans compter le fait qu’on n’hésite pas à y ajouter des produits nocifs pour la santé et souvent pas bien cuit et la mie, comme on peut le constater, nécessite une seconde cuisson.
Quant au poids, la baguette de pain pèse entre 180g et 200g, pas plus au lieu des 250g réglementaires. Le citoyen a donc le droit à des ficelles sur la table et non pas à des baguettes. À cause de sa qualité médiocre, nous le trouvons à côté des bennes à ordures, et personne ne s’en offusque. Le citoyen n’a désormais d’autre choix que de prendre son mal en patience. Il devrait supporter, outre la tricherie sur le poids de la baguette, le manque flagrant d’hygiène.
L.A.R.
