Après une accalmie de courte durée, La contrebande de carburant reprend de plus belle

Après une accalmie de courte durée, La contrebande de carburant reprend de plus belle
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Le trafic de carburant semble refaire surface ces derniers jours, notamment dans les wilayas du Sud, après l’accalmie observée au lendemain des mesures prises par l’Etat pour lutter contre ce phénomène.

Les routiers se retrouvent une fois de plus, assujettis au diktat des hallabas, endossant des files d’attente interminables devant les stations-service pour faire le plein.

Pas plus tard qu’avanthier, les services de l’ANP ont avorté une tentative de contrebande de plus de 80 000 litres de mazout à Bordj Badi Mokhtar, transportés à bord de dix camions et des voitures 4×4, lit-on sur l’édition d’hier d’un organe de presse arabophone.

Outre la mise en échec d’une tentative de contrebande de 73 tonnes de farine ainsi que d’autres produits alimentaires, engrais, téléphones cellulaires et sommes d’argent, précise la même source. A cet effet, note-t-on que la pénurie de carburant renaît de ses cendres dans les régions du Sud, notamment à Tamanrasset et Adrar.

LG Algérie

Depuis le mois d’août dernier, les automobilistes souffrent le martyr, contraints de faire la queue des heures durant devant les stations- service, recourant même à l’achat de cette denrée rare au marché noir, compte tenu de l’indisponibilité de ce produit et l’embrasement de son prix, oscillant entre 800 et 1000 DA/le baril de 20 litres.

Depuis près d’un mois, les habitants du Sud, particulièrement Tamanrasset, voit le réseau routier perturbé à cause de cette pénurie des plus pénalisantes. La population est unanime quant à l’origine de leur calvaire, les  » hallabas  » pillent les richesses du pays pour les transférer vers les pays voisins. Ouargla ne déroge pas à la règle.

Les automobilistes pullulent par centaines devant les pompes à essence telles des fourmilières. Le rush est plus prononcé le soir, apprend-t-on de source concordante. Ce qui nourrit la rogne des habitants de cette wilaya, c’est que l’approvisionnement des stations par Naftal se fait de la manière la plus ordinaire qui soit, mais la pénurie persiste.

L’EST N’EST PAS ÉPARGNÉ

Même si elles ne sont plus aussi spectaculaires que par le passé, des files d’attente recommencent à se former devant certaines stationsservice à El-Tarf, ce qui ne manque pas de faire craindre aux automobilistes un retour à la pénurie et à son corollaire, la « pagaille ».

En fait, les trafiquants semblent avoir trouvé un autre stratagème pour s’approvisionner en carburant sans risque d’être piégés : ils ont carrément changé de cap en délaissant les stations-service habituelles, à El Kala et à El Tarf où le contrôle des stations-service s’est durci, pour préférer les localités « cachées » à l’instar de Berrihane ou de Reghia.

Les chauffeurs de taxi expriment leur désir pour le « raffermissement des actions de contrôle, afin de dissuader les contrebandiers avant que la situation ne dégénère à nouveau et qu’ils renouent avec cette activité préjudiciable tant pour le citoyen que pour l’économie nationale ».

Comme certifié par l’exministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia,  » 25% de la production nationale de carburant  » est gaspillée et exportée illégalement aux frontières.

Bien que la commission d’El- Tarf, chargée de contrôler l’exécution de l’arrêté de wilaya dans les différentes stations-service, mène sa mission à bien, toujours est-il, que le phénomène ne cesse de prendre des proportions alarmantes au niveau de nos frontières.

CHANGEMENT DE MODE OPÉRATOIRE

Après l’épisode des bâches à eau et des camions à double réservoirs, les contrebandiers reviennent avec d’autres moyens, plus extrêmes, dans leur incessante quête de carburant. Ils sont passés de simples dealers à de véritables barons, n’exprimant point de peur à l’égard des services de sécurité.

La semaine dernière, la direction locale des Douanes algériennes de Bir El Atter, dans la wilaya de Tébessa, s’est vue être la cible d’un groupe de 50 personnes. Le siège des douanes a été pris d’assaut après que des éléments de ce corps aient fait échouer une tentative de contrebande de différents produits.

L’attaque en question a été perpétrée dans le dessein de reprendre la marchandise préalablement confisquée. Les services de sécurité ont sitôt ouvert une enquête, dont a résulté l’incarcération d’une dizaine de personnes du groupe d’assaillants ayant pris part à l’attaque, apprend-t-on de source bien informée.

A noter que les services des douanes ne sont pas à leur première attaque. Le mois d’Août écoulé, trois armoires métalliques, comprenant les archives du service, ont été consumées par les flammes, suite au déclenchement d’un incendie au niveau de la direction des Douanes de la wilaya d’Oum El Bouaghi. Jusqu’au jour d’aujourd’hui, l’aspect criminel de l’acte n’a pas été prouvé, précise-ton.

K. S.