Après un renversement de situation spectaculaire face à l’éternel rival mouloudéen, Ciccolini sonne la révolte kabyle

Après un renversement de situation spectaculaire face à l’éternel rival mouloudéen, Ciccolini sonne la révolte kabyle

C’est quand même fou ce défi relevé par la JS Kabylie, jeudi soir, au stade Omar-Hamadi de Bologhine face à l’éternel rival, le Mouloudia d’Alger. Après une série catastrophique de trois défaites consécutives contre la JS Saoura, le Mouloudia d’El-Eulma et l’ASM Oran, on pensait que les Canaris, qui étaient amoindris par l’absence de Benlamri, Mekaoui et Aïboud, avaient le moral bien bas, et il faut bien convenir qu’ils redoutaient, au fond d’eux-mêmes, cette formation du Mouloudia constellée de vedettes et soutenue par son fidèle public.

Et lorsqu’en tout début de match, le MCA scorait par deux fois — Berchiche qui profitait d’un mauvais marquage de la défense kabyle sur

corner (13’) puis par le canonnier Hachoud auteur d’un coup franc direct en pleine lucarne

(19’) —, l’on pensait que les Canaris allaient prendre la raclée face à un onze mouloudéen tout simplement survolté.

Mais c’était mal connaître tout le capital orgueil de cette formation kabyle qui a été visiblement transcendée par l’arrivée et surtout le discours de l’entraîneur corse, François Ciccolini. “Abordez ce match le plus normalement du monde et surtout ne pensez pas au résultat. En cas de défaite, c’est moi qui assume”, avait dit Ciccolini à ses joueurs dans les vestiaires, juste avant le début du match et une telle mise en confiance semble avoir eu un effet magique pour sonner la révolte kabyle. Et pour cause, les camarades d’Ali Rial auront réussi un reversement de situation qui restera certainement gravé dans les annales des deux clubs en présence.

À tout seigneur tout honneur, et ce fut bien le vaillant capitaine Rial qui réussira à réduire le

score sur penalty dès la 25’ et dans la lancée l’excellent milieu de terrain, Yesli, réussira à surprendre Chaouchi mal inspiré d’un lob magistral des 40 m (28’). Le Mouloudia était visiblement sonné et lorsque le jeune Ferguène profita d’un couloir béant sur le flanc gauche pour s’en aller crucifier une troisième fois l’infortuné Chaouchi peu avant la pause (44’), les Algérois, tout comme les Kabyles d’ailleurs, n’en croyaient par leurs yeux. Et comme une équipe se compose de onze joueurs, ce fut bien le gardien kabyle Azzedine Doukha qui se mit en évidence, lui qui eut le grand mérite de repousser magistralement deux penalties tirés par Gourmi (12’) en première mi-temps puis par le Guinéen Sylla juste après le repos (48’). Puis, lorsque l’arbitre Abid-Charef poussa son zèle jusqu’à expulser sévèrement Delhoum pour cumul de cartons dès la 55’, le Mouloudia ne profita guère de cette supériorité numérique et se mêla progressivement les pinceaux alors que les occasions de buts n’ont pas manqué pour les attaquants algérois.

Évoluant à dix, les Kabyles résisteront héroïquement et pousseront même le bouchon jusqu’à aller planter un quatrième but assassin par ce remplaçant de luxe nommé Youcef-Khodja qui, à la 80’, profitait d’une autre bévue de Chaouchi, décidément mal inspiré, pour sceller la victoire éclatante des Kabyles et provoquer inévitablement la grogne des supporters mouloudéens.

Avec la bagatelle de quatre victoires acquises à l’extérieur sur cinq matchs disputés en déplacement, la JSK aura prouvé qu’elle était capable de jouer les premiers rôles s’il n’y avait pas cette malheureuse disparition tragique du regretté Ebossé pour laquelle le club phare du Djurdjura est en train de payer le prix fort qui s’apparente à des représailles inavouées qui ne servent certainement ni l’intérêt du football algérien ni l’équité sportive d’une manière générale. Qu’on se le dise !