Finis le ramadhan et l’Aïd, place au bon plan vacances. C’est une bouffée d’air frais qui s’annonce pour les vacanciers. Si pour les Algériens les destinations diffèrent selon les goûts et les moyens, le but, lui, est le même, s’évader le temps qui reste d’un été.
Avec un temps caniculaire, les Algériens ont attendu avec impatience la fin du ramadhan cette année. Bien qu’ils n’aient pas l’embarras du choix face à un tourisme national à la traîne, les vacanciers tentent tant bien que mal d’organiser leurs escapades selon la donne du secteur. Cette donne pousse une bonne partie des estivants à fuir à l’étranger.
Contrairement aux précédentes années, les travailleurs n’ont pas pris leurs vacances durant le mois du carême. «Les gens se sont rendu compte que prendre des vacances au mois de jeûne ne leur laisse pas la chance d’en profiter.
C’est pourquoi ils ont opté pour un autre plan, notamment travailler durant le mois du ramadhan », indique le patron d’une société.

Pour ce qui est des destinations favorites des Algériens, les propriétaires des agences de voyages soulignent qu’elles restent les mêmes sauf que les conjonctures politiques et sécuritaires dans certaines destinations touristiques bouleversent complètement les donnes du jour au lendemain. «C’est le cas pour la Tunisie.
Bien qu’elle reprenne de plus belle durant les mois de juin et juillet, cette destination est revue à la baisse à cause des événements survenus durant le mois sacré dans ce pays», lance une fonctionnaire d’une agence de voyages sise à Alger-Centre.
Et de renchérir que la crise économique en Europe a fait de quelques pays une destination privilégiée pour les touristes algériens. Sauf que «l’octroi des visas est aussi un élément déterminant pour ces pays», souligne la même source.
Sur la liste des destinations ayant disparu des plans des Algériens, notre interlocutrice cite l’Egypte et la Syrie qui ont perdu de leur notoriété autrefois bien importante aussi bien pour les Algériens que pour les touristes du monde entier. Ainsi, l’Espagne, la Turquie, le Maroc, la France, la Grèce, représentent l’essentiel des destinations étrangères pour les Algériens.
Pour ce qui est du coût des séjours dans ces pays (une semaine à quinze jours), les tarifs oscillent entre 80 000 et 150 000 DA). Pour les petites et moyennes bourses, les villes côtières s’imposent comme le seul choix. Oran, Béjaïa, Tlemcen, Jijel, Annaba, Mostaganem, Aïn Témouchent, sont les destinations touristiques locales par excellence.
Le manque d’infrastructures, le mauvais accueil et les prix déraisonnables des prestations représentent toujours le handicap du tourisme algérien et gâchent les séjours pour bon nombre de vacanciers. L’ambiance des fêtes, les soirées nocturnes sont un autre plan pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer.
Y .A.
PLAGES BONDÉES, HÔTELS ET CABANONS COMPLETS: QUAND LES ESTIVANTS S’EN REMETTENT À LA LUNE…
Le ramadhan qui a chevauché cette année avec les vacances d’été, synonyme de bronzette et de baignade, a contraint beaucoup à s’en passer. Le ramadhan étant terminé, les plages reprennent leurs droits et enregistrent une affluence record jamais égalée auparavant. Été rime toujours avec soleil et plage, mais quand le ramadhan s’interpose au milieu, il devient difficile de concilier l’un et l’autre.
En raison du jeûne, les Algériens ont dû reporter leurs vacances. Maintenant que le ramadhan a bouclé sa boucle, les vacances d’été auront droit de cité en ce mois d’août où la chaleur atteint des seuils insupportables.
Ainsi, les plages ont repris du service au premier jour de la fête ( Aïd el-fitr) marquant la fin du mois de jeûne célébrée jeudi en Algérie et un peu partout dans le monde musulman. Et c’est déjà l’affluence sur les plages, comme nous avons pu le constater à travers plusieurs stations balnéaires de Béjaïa, déjà prêtes à renouer avec la baignade et la bronzette.
Ces derniers, avides de fraîcheur et de détente, tenteront de profiter au maximum de leurs vacances, éclipsées ou gâchées par le ramadhan qui a coïncidé pour la deuxième fois avec la saison estivale.
Si pour certains estivants le ramadhan n’a pas constitué un empêchement, donc ils ne sont passés de la plage, puisque il n’y a aucune raison pour ne pas en profiter, d’autres pour qui le jeûne ne fait pas bon ménage avec la plage et la baignade semblent prendre leur revanche sur les plages qu’ils ont investies au premier jour de l’Aïd.
Les plages de Béjaïa, à l’exemple d’Aokas, Tichy ou Souk-El Tenine, ont été prises d’assaut par les riverains, en attendant les estivants venant d’autres régions du pays qui ont l’habitude de déferler sur les plages paisibles de la capitale des Hammadites.
Pour preuve, les agences immobilières implantées aux alentours des stations balnéaires sont très sollicitées depuis la dernière décade du ramadhan. Se frottant les mains, les agents immobiliers, particuliers et courtiers, ont du pain sur la planche. «Depuis une semaine, le téléphone ne s’arrête pas.
De jour comme de nuit, on m’appelle de partout, Béchar, Tiaret, Ouargla, Oued Souf, pour réserver des studios et appartements que j’ai mis en location il y a trois ans.
Les vacanciers qui comptent séjourner ici à Tichy préfèrent réserver avant de débarquer en famille», déclare Yacine, propriétaire qui met en location ses biens au profit des estivants. Ces derniers, nombreux à élire domicile à Béjaïa pendant les vacances d’été, viennent pour se détendre vu que les plages sont dotées de toutes les commodités nécessaires en plus de la condition sécuritaire qui rassure plus d’un.
D’ailleurs, certains jeunes estivants n’hésitent pas à passer des nuits à la belle étoile sur les plages. «L’auberge des jeunes dont la capacité d’accueil est très limitée ne peut satisfaire la demande de ce monde qui afflue sur les plages de Tichy. Nombreux sont les jeunes qui louent des tentes où ils passent leur séjour ici», explique un jeune loueur de tentes et de parasols.
Concernant l’activité hôtelière, il semble que le chevauchement du ramadhan et des vacances d’été a produit un impact négatif, de l’avis des tenanciers de ces hôtels qui ont du mal à concilier détente et jeûne. «Malgré toutes les remises et autres avantages offerts spécial ramadhan, ce n’était pas le rush.
Le prix d’une chambre est réduit de moitié alors que celui de la restauration est également revu à la baisse, mais cela n’a pas incité grand monde à cause du ramadhan que l’on préfère passer chez soi. On a ouvert juste pour nos clients étrangers…», nous dit, dépité, Madjid, gérant d’hôtel à Tichy.
Optimiste, notre interlocuteur dit s’attendre, en tout état de cause, à un flux d’estivants sur les plages, étant donné que la plupart des hôtels affichent déjà complets. Ainsi, la saison serait sauvée durant ce mois où l’on enregistre souvent un nombre important d’estivants et de touristes, compte tenu du grand retour des Algériens établis à l’étranger. Notons enfin que le secrétaire d’Etat auprès du ministre du Tourisme a récemment indiqué que les plages du pays ont enregistré une affluence