Le suspense perdure. La commission de discipline installée récemment attend toujours les dossiers des sept ou cinq cas des cadres et mouhafedhs du parti, dont celui de Baha Eddine Tliba, ancien vice-président de l’ APN et actuel député de Annaba, qui devraient lui être présentés par le secrétaire général du parti. C’est du moins ce qu’a déclaré le rapporteur de la commission, Abdelhamid Si Affif. L’initiative de Tliba a suscité une vive réaction de la part de la direction du FLN, puis plus rien! Depuis que l’ordre de ne plus évoquer le 5e mandat est prononcé, le vieux parti est devenu presque inaudible. Après le passage de l’orage «Tliba», c’est le retour au calme. Cependant, «ce calme apparent annoncerait la tempête, dans quelques semaines, sinon dans quelques mois». Inutile de dire que la classe politique et l’opinion publique semblent suspendues aux rebondissements que prendra cette affaire. Ladite commission de discipline, réactivée pour traiter de la sortie publique très contraignante de l’ homme d’affaires et député de Annaba, n’est pas encore dotée de règlement intérieur. Ce projet devrait être soumis à l’adoption par les membres du bureau politique au cours de cette semaine. A ce propos, les adversaires du secrétaire général du parti, lui reprochent de vouloir être juge et partie, en essayant d’avoir le contrôle sur cette commission de discipline, «laquelle doit être totalement autonome vis-à-vis du secrétariat général et indépendante du bureau politique», indique-t-on. Pour rappel, lors de son tout dernier meeting tenu à Aïn Témouchent, Ould Abbès avait insisté sur l’interdiction formelle faite à l’ensemble des cadres, militants et membres dirigeants du parti, de parler du 5e mandat car il est encore tôt pour évoquer cette question qui relève des prérogatives du chef de l’Etat, également président effectif du FLN depuis le Xe congrès. En réaction à l’initiative de Baha Eddine Tliba, le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, intronisé à la tête du parti le 22 octobre dernier, en remplacement de Amar Saâdani, a annoncé récemment que l’ordre du jour de la session du comité central, prévue pour le 19 mars prochain, sera réduit à deux points seulement: lecture et adoption du bilan moral et financier. Ceci dit, la position du parti par rapport à la présidentielle, le flou qui entoure encore la liste des membres du comité central, l’évaluation des résultats électoraux du parti, le retard accusé dans le renouvellement des structures locales, la restructuration du parti et l’actualisation de son discours, devraient être débattus lors de cet important rendez-vous. Dans ce contexte, à l’exception de Amar Saâdani, les anciens Premiers ministres, chef de gouvernement, députés et ministres, dont les noms ont été cités comme faisant partie de la coordination de Tliba, ne se sont pas fait prier pour se démarquer. Cette gesticulation a pris les allures d’une affaire d’Etat selon de nombreux observateurs. Toutefois, il est fort à parier que ce silence ne durera pas assez longtemps car l’échéance présidentielle est relativement proche. «Il y a des arrière-pensées derrière cette initiative par laquelle on a voulu rééditer le scénario de 2004», avait estimé Ould Abbès.
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