Après son aménagement, oued El Harrach deviendra en 2016 un lieu d’attraction pour les Algérois

Après son aménagement, oued El Harrach deviendra en 2016 un lieu d’attraction pour les Algérois

Le projet d’aménagement d’oued El Harrach, dont les travaux prendront fin en 2016, vise non seulement à débarrasser définitivement ce cours d’eau de ses odeurs nauséabondes et de sa mauvaise réputation mais aussi à faire de cet espace un lieu d’attraction et de loisir qui sera le nouveau centre de gravité de la baie d’Alger, assurent les responsables chargés de ce projet.

Les Algérois bénéficieront ainsi des bienfaits d’un cours d’eau propre et assaini. Sur ses rives seront créés des pistes cyclables et de jogging, 14 stades avec gazon naturel et des terrains pour la pratique de nombreuses autres disciplines (basket-ball, handball), 3 piscines en plein air alors que les adeptes des sports nautiques disposeront d’un parcours navigable sur 5 km à partir de l’embouchure de l’oued située aux Sablettes (Hussein Dey).

Un théâtre en plein air, 6 aires de jeu pour enfants, des pelouses en gazon et des jardins plantés d’arbres de diverses tailles ainsi que des ponts et passerelles sont aussi au programme, selon M. Ahcène Aït Amara, directeur de l’assainissement et de la protection de l’environnement au ministère des Ressources en eau.

Selon ce responsable, l’ensemble du projet sera géré par un organisme qui se chargera notamment de l’entretien des pistes et des jardins. La réhabilitation de l’oued permettra de donner une nouvelle image de la région est d’Alger et des communes riveraines. Le projet s’inscrit d’ailleurs dans le cadre de l’aménagement de la baie d’Alger. Actuellement, les travaux d’aménagement de la rive gauche de l’oued sur 5 hectares sont terminés et le projet qui est prêt à recevoir les familles sera livré en même temps que celui de la baie d’Alger s’étendant des Sablettes jusqu’à la station de dessalement d’El Hamma.

Pour l’instant, les opérations de réhabilitation ne concernent que les 18,2 km de l’oued situés dans les limites administratives de la wilaya d’Alger alors que sa longueur totale est de 67 km.

Les 50 km restants de l’oued, soit jusqu’à sa source à Hammam Melouane (W.Blida), feront prochainement l’objet d’une étude « pour que la problématique de oued El Harrach soit réglée définitivement dans sa totalité », a précisé M. Aït Amara. L’une des opérations visant sa dépollution est le traitement des eaux usées domestiques et industrielles. Pour atteindre ces objectifs, la station d’épuration des eaux usées domestiques de Baraki doublera dès décembre 2014 ses capacités avec un volume d’eau traité passant de 150.000 m3/j à 300.000 m3/j.

En outre, deux stations d’épuration des eaux usées industrielles seront réalisées en 2015 à Baba Ali et Oued Semmar.

La baignade sera à nouveau possible dans les eaux de l’oued

Ainsi, les odeurs nauséabondes provenant de ce cours d’eau à l’origine de sa mauvaise réputation ne seront plus qu’un mauvais souvenir dès la fin des travaux confiés à Cosider et à l’entreprises coréenne Daewoo pour un budget de 38 milliards de DA. Même la baignade sera rendue possible comme avant les années 1950.

En plus des aménagements paysagers et de la lutte contre la pollution, l’aménagement du cours d’eau vise aussi la protection des populations contre les inondations. L’ensemble du projet sera géré par un organisme qui se chargera notamment de l’entretien des pistes et des jardins.

Les communes concernées par le projet sont Mohammadia, El Harrach, Baraki, Sidi Moussa, Hussein Dey, Bourouba, Bachdjarrah, Gué de Constantine, Saoula, Birtouta et Ouled Chebel.

Sept projets sont ouverts pour la protection des berges situées à leur proximité et ils seront livrés au fur et à mesure de leur achèvement, a souligné Tayeb Djamel chef de projet des travaux d’aménagement. Ces derniers consistent en la réalisation de trois jardins filtrants, d’une station de pompage d’une capacité de 90.000 m3/jour pour assurer un écoulement régulier même en l’absence de pluies.

Sont également prévues la mise en place d’un système de contrôle et surveillance de la qualité de l’eau et d’un autre système de prévision et d’alerte des crues.

Une visite au chantier de Bentalha dans la commune de Baraki, à la limite de la wilaya d’Alger, permet de constater un va-et-vient incessant des engins manœuvrés par les ouvriers des sociétés réalisatrices occupés à l’achèvement des travaux de débroussaillage et d’aménagement de pistes d’accès, de stabilisation des talus ainsi que ceux d’excavation et d’élargissement de l’oued pour évacuer les crues.

Des tonnes de boue sont enlevées à d’autres endroits afin d’éliminer les obstacles empêchant l’écoulement de l’eau et d’éliminer les odeurs dégagées par les dépôts de toutes sortes.

Toutefois, les responsables du projet sont confrontés parfois à des problèmes d’expropriation surtout lorsque des habitations ou des bidonvilles sont situés à proximité. Aussi, il est prévu que les occupants des bidonvilles soient déplacés dans d’autres régions.

Une fois achevées, toutes les réalisations inscrites au programme feront d’oued El-Harrach le nouveau centre de gravité de la baie d’Alger autour duquel seront implantés plusieurs projets structurants dont la Grande mosquée d’Alger, le Musée d’Afrique, le stade de Baraki et la gare centrale.