Après Sellal à Béjaia, le meeting de Benflis empêché à Bouira Menace sur la campagne électorale

Après Sellal à Béjaia, le meeting de Benflis empêché à Bouira Menace sur la campagne électorale

Les incidents de Béjaia font tache d’huile. Le meeting que devait animer le président du Front de l’Algérie nouvelle (FAN), Djamel Benabdeslam, pour le compte du candidat Ali Benflis a été empêché par des protestataires hier à Bouira.

Si cela renseigne sur l’étendue du rejet populaire de la prochaine élection présidentielle du 17 avril, il n’en demeure pas moins qu’il représente un danger potentiel pour la suite de la campagne électorale. Les deux autres animateurs de la campagne de Bouteflika, à savoir Amar Ghoul et Amara Benyounes ont du annuler leurs meetings prévus à Batna et Barika.

Ce faisant, les manifestants et autres citoyens mécontents s’en prennent décidément à tous les candidats, élargissant de la sorte le front du rejet du prochain scrutin et faisant accroître sérieusement le spectre de l’abstention parmi l’électorat. Néanmoins, force est de constater que le procédé est anti-démocratique que celui auquel recourent les citoyens en empêchant des meetings électoraux, avec en prime de la manipulation dans l’air. Les étudiants ont marché par centaines hier à Béjaia en guise de rejet du quatrième mandat de Bouteflika mais aussi de toute l’élection présidentielle.

Dans d’autres wilayas, à l’instar de Batna et Ghardaïa où le climat social est des plus tendus, la menace demeure réelle pour la suite de la campagne. Les candidats qui se déplaceront dans ces wilayas en ces derniers jours de campagne risquent de subir le même sort que celui réservé à Sellal à Béjaia et Benabdeslam à Bouira. La menace est d’autant plus sérieuse que les échauffourées ont repris de plus belles entre Mozabites et Chaâmbis alors que le climat reste délétère à Batna depuis les fameuses déclarations d’Abdelmalek Sellal à Constantine.

Cela va sans parler de la montée des contestations sociales et les grèves qui n’ont pas cessé depuis le début de la campagne électorale. En d’autres termes, cette dernière semaine de campagne s’annonce très mouvementée. L’opposition qui s’est liguée en Coordination nationale regroupant des formations politiques de toutes obédiences s’est rebiffée sur la scène, stimulée par ce large front du rejet parmi la société.

D’ailleurs, les marches commémorant le Printemps Berbère qui coïncident avec le 20 avril de chaque année ont été décalées au 15 avril dans toute la Kabylie, soit deux jours seulement avant le scrutin. Une manière comme une autre de  » politiser  » davantage la mobilisation sociale contre l’élection présidentielle.

D’ailleurs, les candidats et autres animateurs de la campagne électorale redoutent sérieusement la réaction de la population pour le reste de leurs meetings dans certaines wilayas du pays. Un climat suspicieux et des plus incertains faisant de l’élection présidentielle prochaine une première dans les annales politiques du pays.

Le risque de dérapages est imminent, notamment dans certaines wilayas où la population est surchauffée. Le risque est d’autant plus grand que les manipulateurs de tous bords investissent en cette furie populaire, se souciant très peu des conséquences incommensurables que cela pourrait engendrer sur la stabilité politique et sociale du pays.

M. A. C.