Après sa guéguerre avec le MSP Djaballah veut «mettre de l’ordre» dans la CNLTD

Après sa guéguerre avec le MSP Djaballah veut «mettre de l’ordre» dans la CNLTD
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La guéguerre entre le Mouvement de la société pour la paix et le Front pour la justice et le développement (FJD), parti de Abdallah Djaballah, n’a pas poussé ce dernier à quitter la Coordination nationale pour les libertés et la transition. Les deux partis sont tenus de continuer à travailler ensemble au sein de cette instance malgré les divergences.

Le parti de Abdellah Djeblallah, première formation politique au sein de la CNLTD et de l’Instance de suivi et de coordination de l’opposition, a critiqué les sorties du Mouvement de la société pour la paix, en particulier sa rencontre avec Ahmed Ouyahia en sa qualité de directeur de cabinet de la Présidence de la République. Dans la foulée, certains militants s’attendaient à une explosion de la CNLTD et un probable départ du parti d’El Adala. Cependant, la décision vient de tomber contre toute attente, car le parti de Djaballah a décidé de ne pas quitter la CNLTD, ce qui veut dire continuer à collaborer avec le parti de Abderrezak Mokri, un homme qui s’est fait beaucoup d’ennemis suite à sa rencontre avec Ouyahia.

Dans ce contexte, le Front pour la justice et le développement a réuni vendredi son bureau national, présidé par Abdellah Djaballah. Selon Lakhdar Benkhelaf, un proche de Djaballah et président du groupe parlementaire du FJD à l’APN, le parti préfère rester au sein de la CNLTD. Mais cela ne veut pas dire que le parti compte faire la paix avec le MSP, car pour la formation politique de Djaballah il est temps d’aller vers «une charte d’éthique pour réglementer les relations de la CNLTD avec le pouvoir».

Il est à noter qu’au sein de ce regroupement politique initié par le MSP, En Nahdha, El Adala, Djil Djaid, le RCD et l’ancien Chef du gouvernement Ahmed Benbitour, il y a un consensus sur l’appel à une période de transition démocratique en Algérie. Cependant, rien n’empêche un membre de cette instance de réagir en solo sans que cela n’engage les autres partenaires. Mais aller vers un règlement intérieur et réglementer la relation de la CNLTD avec le pouvoir pourrait être une proposition non acceptable pour certains membres qui préfèrent garder leur indépendance. D’autre part, si Djaballah a décidé de rester à la CNLTD c’est aussi parce que l’homme qui a déjà souffert des coups d’Etat au sein de ses précédentes formations politiques, à savoir El Islah et Ennahdha, ne veut pas s’isoler et trouve sa force dans son regroupement avec d’autres partis.

Dans son discours prononcé ce vendredi à l’ouverture de la session ordinaire du conseil consultatif du MSP, Abderrezak Mokri est revenu sur les attaques lancées contre sa personne et son parti après sa rencontre avec Ouyahia. «Celui qui nous a accusés d’avoir lancé des concertations avec les responsables de l’État algérien pour faire de la surenchère dont l’objectif serait de revenir au gouvernement, est un agresseur injuste. Nous sommes beaucoup plus grands que cela !», a-t-il tenu à préciser.

Pour Mokri, l’histoire du parti, son crédit, sa réputation, sa peur de Dieu et ses militants ne lui permet pas de faire de la surenchère, pas cela.

Devant les cadres du parti, il a rappelé que les statuts du parti adoptés lors de son cinquième congrès interdisent au président, au bureau exécutif et à toutes ses instances de participer au gouvernement avant l’organisation d’élections libres et transparentes. Une manière pour Mokri de barrer la route à son rival, Bouguerra Soltani, qui voulait proposé au conseil consultatif de revenir sur ses décisions, notamment la participation au gouvernement.

«Nous avons annoncé ces concertations devant tout le monde. Nous avons rencontré plusieurs personnalités. Nous allons protéger l’unité de l’opposition et nous resterons jaloux sur l’indépendance de nos institutions partisanes et notre souveraineté», a-t-il affirmé. Ainsi, le MSP assume son choix de rapprochement avec le pouvoir à sa manière même si cela n’est pas apprécié par ses partenaires dans l’opposition.

N. C.