Après Renault, l’Algérie négocie avec Volkswagen

Après Renault, l’Algérie négocie avec Volkswagen

L’Algérie a engagé des discussions avec le constructeur automobile allemand Volkswagen. Ce constructeur veut faire de l’Algérie un pays d’appui pour accéder au marché africain, a indiqué hier le ministre de l’Industrie et de la Promotion de l’investissement, Mohamed Benmeradi.

L’invité du forum d’El Moudjahid a confié que «les échanges sont intéressants, mais il est prématuré de se prononcer sur le projet». Le projet de partenariat avec le constructeur allemand permettra de créer un réseau de petites entreprises sous-traitantes.

Au sujet des négociations avec Renault, le ministre a réaffirmé la volonté de ce constructeur de s’impliquer davantage. Il a même accepté de diversifier la gamme de véhicules qui seront construits en Algérie pour porter le nombre de modèles à quatre. Il a été entendu aussi de produire annuellement 75 000 véhicules au lieu de 50 000.

Le ministre a affirmé, une nouvelle fois, que le constructeur français apportera des investissements directs pour mettre en place l’usine de montage qui sera implantée à Rouiba. «Le projet est acceptable pour nous dans la mesure où Renault est d’accord pour que le taux d’intégration soit plus important», a-t-il affirmé. Le constructeur français a finalement répondu aux conditions du gouvernement algérien, dont on peut citer le refus de l’Algérie d’accueillir une usine de montage automobile uniquement.

Après des discussions entamées depuis 4 ans déjà, le projet de construction de véhicules commence à prendre forme eu égard aux récentes déclarations du ministre qui avait reconnu, il y a un mois, que les deux parties étaient loin d’aboutir à un accord. Optimiste, Mohamed Benmeradi s’attend à l’engagement d’«une dynamique d’investissement». L’Algérie a importé 120 000 véhicules au cours des 9 premiers mois de 2010, ce qui donne la possibilité, de l’avis du ministre, de développer des partenariats.

10 000 hectares d’actifs fonciers industriels récupérés

Le ministre a annoncé, par ailleurs, la récupération d’une superficie de 9000 à 10 000 hectares de foncier industriel. Des mesures coercitives seront prises à l’encontre des entreprises qui ont détourné les assiettes de terrain de leur vocation initiale. Outre le règlement du problème de la gestion des zones industrielles, le département de Mohamed Benmeradi a instruit les actuels occupants à exploiter ces zones et leur procurer leur vocation initiale et cesser de les utiliser comme «aires de stockage».

Dans le cadre du programme de mise à niveau des zones industrielles, un budget de 25 milliards DA a été dépensé sans que les objectifs ne soient atteints. Une situation aggravée par le gaspillage et l’inexploitation de 30% de ces zones.

Concernant le secteur industriel, le ministre est revenu sur les faibles résultats réalisés dans le cadre du programme de privatisation ou de la mise à niveau des entreprises. La part de ce secteur dans le PIB est passée de 12% en 1993 à 5% en 2009. Un recul que compte rattraper le ministère de l’Industrie à travers un programme d’investissement public de 450 milliards DA qui permettra la relance de l’industrie.

Ce programme s’appuie sur «le renforcement des capacités existantes» et redynamisera «les activités des entreprises qui doivent jouer leur rôle de moteur de la croissance». Le programme concernera les secteurs disposant d’un marché comme la mécanique, le textile, les produits pharmaceutiques, le machinisme agricole et le ciment. Devant être présenté au gouvernement dans un délai de 3 mois, le programme contribuera à porter la part de l’industrie dans la valeur ajoutée à 10% d’ici 2014.

Karima Sebai