Après quatre semaines d’école buissonnière, L’Unpef cesse la grève

Après quatre semaines d’école buissonnière, L’Unpef cesse la grève

«Les cours reprendront dès mardi (hier)»

Les négociations entre les syndicats de l’éducation et la direction générale de la Fonction publique semblent être fructueuses.

La crise dans le secteur de l’éducation se dénoue-t-elle finalement? La direction générale de la Fonction publique qui a joué le rôle de médiateur dans le conflit entre les enseignants et la tutelle semble apporter des résultats. Après un long débat avec le conseil national du l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef), la Fonction publique a réussi à geler la grève du syndicat déclenchée depuis plus de trois semaines. «Le conseil national du syndicat a décidé à l’unanimité de geler la grève à compter d’aujourd’hui (hier, Ndlr)», a déclaré le chargé de communication de l’Unpef, Messaoud Amraoui. Il a affirmé que «les cours reprendront dès mardi (hier)», soulignant que cette décision a été prise suite à «l’accord favorable donné par la direction générale de la Fonction publique concernant le droit à la promotion des enseignants des cycles primaire et moyen», principale revendication de l’Unpef.

Après avoir remercié les enseignants d’avoir répondu massivement au mot d’ordre de la grève, dans un communiqué rendu public hier, l’Unpef a exprimé sa reconnaissance à l’intervention du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, pour régler la situation.

Dans le même document, le syndicat a tenu à rassurer les élèves qu’il donnera du sien pour rattraper les cours perdus. Pour l’Unpef, le résultat des négociations avec la Fonction publique qui ont pris fin avant-hier est une sorte de «préambule» pour régler la crise du secteur de l’éducation.

Une crise causée, selon le même syndicat, par le décret exécutif 240/12 portant statut particulier des personnels spécifiques de l’Education nationale. Ce décret ajoute ledit document, doit être impérativement amendé de la sorte que cette crise soit éradiquée de sa racine. Dans ce contexte, l’Unpef compte une fois de plus sur l’intervention du Premier ministre pour l’amendement de ce décret. Ceci dit, l’Unpef, à travers le communiqué, a tenu à préciser que la reprise des cours ne signifie pas la rupture du syndicat avec sa principale cause qui est l’amendement du décret exécutif 240/12.

L’Unpef a souligné que six points parmi les revendications du syndicat ont reçu une réponse favorable lors des négociations avec la Fonction publique. Il s’agit donc, selon la même source de l’intégration des enseignants du primaire qui ont obtenu un diplôme d’ingénieur d’Etat au grade de professeur, les employés appartenant au rang des postes en voie de disparition, ont également eu gain de cause. La Fonction publique a également accordé aux conseillers de l’éducation qui ont réussi leur examen professionnel qui date des 8 et 9 septembre, le grade de directeur du cycle moyen (CEM). Après avoir achevé les négociations avec l’Unpef, une réunion entre le Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et de technique (Snapest) et des représentants de la direction générale de la Fonction publique a été entamée hier, selon le coordinateur du syndicat, Meziane Meriane.

Les trois syndicats du secteur avaient séparément appelé fin janvier dernier à une grève pour, notamment revendiquer l’amendement du statut professionnel du secteur de l’éducation et la promotion systématique des enseignants au grade d’enseignant principal et de formateur, de même pour les autres grades du secteur de l’éducation. Les revendications portent également sur l’actualisation des indemnités dans les régions du Sud et des Hauts-Plateaux. Au bout de la quatrième semaine de grève, un terrain d’entente commence à se dégager.

Un phénomène qui n’est pas étrange dans ce secteur qui a toujours connu ce genre de «relations», entre syndicat et tutelle.

Le menu habituel: les syndicats qui déclenchent la grève, la tutelle qui traîne les pieds pour mettre un terme à la grève, ensuite une couche de menaces et après plusieurs semaines de bras de fer entre les deux parties, les syndicats cèdent et reprennent le chemin des classes