Après quatre jours de grève qui a bloqué des milliers de vacanciers, en cette période estivale au niveau des différents aéroports pour des augmentations salariales et le statut des quelque 900 stewards et hôtesses d’Air Algérie, tous les vols d’Air Algérie ont repris de nouveau, hier matin et ce, après l’annonce tard dans la soirée de jeudi de la fin de la grève du personnel navigant commercial (PNC).
Une virée, hier, en fin de matinée au niveau de l’aéroport Houari-Boumediène, les tableaux d’affichage annonçaient les 17 vols d’Air Algérie en partance d’Alger vers différentes destinations (Paris, Marseille, Le Caire, Istanbul…). Malgré, cette bonne nouvelle la tension montait pour certains voyageurs. Les yeux rougis par le manque de sommeil, l’humeur morose pour les 150 voyageurs du vol de Dubaï qui s’impatientent et finissent par occuper le couloir d’embarquement « quatre jours et trois nuit d’attente, nous sommes usés. Nous ne sommes pas ici pour manger ou pour être logés, nous voulons seulement voyager », hurlent-ils. Les agents de sécurité essayent de les calmer, en les appelant à «s’armer de patience, car tout est rentré dans l’ordre». Un peu plus loin des passagers vers Istanbul sont toujours bloqués, depuis mardi dernier.
La famille Mokrani attend toujours le vol vers ce pays. Assis sur leurs bagages, tous les membres de la famille abdiquent. « On verra bien. Nous sommes désorientés. Il y a un manque flagrant en matière d’information. »
De leur côté, les responsables d’Air- Algérie tentent de convaincre les passagers et d’arranger les uns et les autres ; « Tous les vols programmés pour la journée de vendredi seront totalement assurés », c’est d’ailleurs ce qui a été annoncé par le directeur des opérations au sol de l’aérogare d’Alger, M. Toubal Seghir Réda.
Cette reprise des vols intervient suite aux négociations entre le syndicat du Personnel naviguant commercial (PNC) et la direction d’Air Algérie, a-t-il ajouté sans donner de détails sur les résultats des négociations.
Entamée depuis lundi dernier cette grève a touché des centaines de travailleurs appartenant à la corporation du personnel navigant de la compagnie nationale Air Algérie. Par les revendications de ces derniers on notera la revalorisation de leurs droits socioprofessionnels. Le personnel navigant commercial en grève comprenait les stewards, les hôtesses de l’air et les chefs de cabine, à l’exception des pilotes relevant du personnel navigant technique. Les protestataires réclament notamment un statut de personnel navigant spécifique à l’instar du personnel technique navigant, ainsi que la revalorisation de leurs droits salariaux et socioprofessionnels. Dès le déclenchement de cette grève, la compagnie a installé une cellule de crise au centre de coordination des opérations au niveau de l’aéroport international Houari-Boumediène, pour faire face à la situation. Par ailleurs, Air Algérie a eu recours « aux compagnies étrangères pour transporter ses passagers sans condition, avec acceptation de la levée des pénalités tarifaires ». Une « location d’appareils avec équipage complet auprès de compagnies de frètement » a été également décidée par la compagnie qui a donné « des instructions à ses escales à l’étranger pour la prise en charge des passagers.
Les négociations pour la reprise ont été entamés » jeudi matin, suite à l’appel lancé par le gouvernement qui a opté pour « l’ouverture d’un dialogue avec les travailleurs dans le cadre du respect strict de la loi », estimant qu’il n’y a pas lieu de prendre l’Etat et les citoyens comme otages ».
D’autre part le P-DG d’Air Algérie, Mohamed Salah Boultif, s’est déclaré jeudi « ouvert au dialogue » avec les grévistes à condition que le personnel reprenne le travail. « J’ai toujours ouvert la porte au dialogue. Ils reprennent le travail et tout est discutable, même pour le personnel licencié » a déclaré sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3.
« On ne peut pas prendre continuellement une compagnie et ses passagers en otage surtout durant cette période de l’été », a-t-il notamment déclaré
Sarah Sofi
