Les tableaux d’affichage érigés par la soixantaine de municipalités en plusieurs endroits et sites sont toujours vides ou presque.
à Sétif, jamais une campagne électorale n’a été aussi timide que celle des législatives qui s’est ouverte dimanche dernier. Le constat est partagé par plusieurs citoyens qui relèvent l’indifférence observée face aux sollicitations des compétiteurs.
Les tableaux d’affichage érigés par la soixantaine de municipalités en plusieurs endroits et sites sont toujours vides ou presque. Pas d’affiches, pas de portraits des candidats ou des leaders de partis. Pis encore, certains tableaux comportent depuis plusieurs jours, des graffitis hostiles aux candidats et à certaines formations politiques. Les permanences ouvertes aux quatre coins de la wilaya ne sont, en fait, qu’un lieu de rencontre des candidats et de leurs représentants. Beaucoup de citoyens affichent une indifférence totale. Une morosité absolue a été constatée également dans la plupart des communes de la wilaya ou règne d’habitude une animation singulière en pareille circonstance.
Rochdi, un militant d’un grand parti à Aïn Azel, localité située à une cinquantaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya, ne mâche pas ses mots pour nous dire qu’il appréhende beaucoup le boycott, notamment dans sa localité. “D’habitude, les habitants d’Aïn Azel votent en masse, mais pour ces législatives, j’ai peur que les candidats choisis cette fois par notre parti ne compromettent nos chances de décrocher autant de sièges que lors des dernières législatives”, craint-il. La hantise du boycott a poussé les candidats et leurs partis à choisir les campagnes de proximité. En effet, nous avons constaté que plusieurs candidats et têtes de liste sont allés à la rencontre des citoyens, pour leur parler de vive voix et essayer de les convaincre d’aller voter pour eux.
“Durant le deuxième jour de la campagne, nous avons été abordés par un candidat qui nous a demandé de voter pour lui, cependant lorsqu’il a vu que les citoyens auxquels il s’adressait ne sont guère intéressés par ce scrutin, il leur a demandé d’aller voter blanc et de ne surtout pas boycotter”, nous confie un habitant d’Aïn El-Kébira. “Les gens ont tiré les leçons des élections précédentes.
Lors des campagnes passées, des candidats sont venus nous courtiser exactement comme maintenant, mais une fois élus, on ne les a plus revus. On n’entendait parler que de leurs affaires et des services qu’ils ont rendu aux membres de leur famille ou de leurs proches”, soutient cet habitant de Sétif. “Certains anciens élus au niveau de l’APW et de l’APC ont été portés sur les listes de leurs partis, alors qu’ils ont fait un très mauvais passage dans les postes qu’ils ont occupés auparavant. Ils n’ont pas honte”, s’indigne notre interlocuteur.
Et d’ajouter : “Les candidats n’ont d’autre objectif que de bénéficier des avantages de la députation. Servir le pays et les citoyens ou penser à la sécurité et à la stabilité du pays est le dernier de leurs soucis. La plupart d’entre eux veulent s’assurer un bon salaire durant les cinq ans du mandat et une bonne retraite après. D’autres cherchent l’immunité parlementaire”. En attendant que la campagne passe à la vitesse de croisière durant les prochains jours, la plupart des citoyens qui se plaignent du pouvoir d’achat, sinon ils affichent une indifférence totale et un désintéressement sans précédent devant les législatives, qui arrivent.