Après presque une année de trêve: L’Éducation de nouveau en otage

Après presque une année de trêve: L’Éducation de nouveau en otage

Par 

Chacune des deux parties doit revenir à la raison en mettant l’intérêt de nos enfants au-dessus de tout. Si une solution n’est pas vite trouvée, cela risque d’envenimer la situation avec un retour aux cauchemardesques grèves illimitées…

Presque une année après, l’Education nationale replonge dans ses travers! En effet, les syndicats autonomes de ce secteur sensible vont renouer avec la grève dès ce matin. Les tractations avec la tutelle n’ayant rien donné, l’intersyndicale a maintenu son appel à la grève qui sera suivi par des sit-in devant les sièges des directions de l’éducation des wilayas. Un premier coup de semonce en direction du ministère de l’Éducation nationale avertit les syndicats qui affichent une grande détermination. Il faut dire que contrairement à la grève du Cnapest, de l’an dernier qui était seul, les grévistes sont en position de force.

Puisque cette intersyndicale représente cinq grandes forces sociales de l’Education nationale, à savoir: le Satef, l’Unpef, le Snapest, le CLA et le Snte. De grosses perturbations sont donc prévues pour aujourd’hui. «Ils seront renouvelés cycliquement si on ne trouve pas vite un terrain d’entente avec la tutelle», menace l’intersyndicale. Les syndicats affûtent leurs armes depuis la fin de l’année dernière où ils avaient annoncé leur retrait de la charte d’éthique éducative, signée en 2015 par la tutelle, huit syndicats et deux associations des parents d’élèves. Le week-end dernier, ils se sont réunis dans leur QG pour préparer ce retour à la protesta et mobiliser leurs bases pour leurs revendications qui tournent autour du pouvoir d’achat et le statut particulier.

Ils réclament également la levée des entraves aux libertés syndicales et l’application du décret présidentiel 266/14 du 28 septembre 2014. Ce décret concerne «la revalorisation des diplômes Deua et licence dans l’enseignement primaire. Les différentes réunions entre les représentants des syndicats et ceux du ministère de l’Éducation nationale n’ont rien donné. Elles butent essentiellement sur les épineuses questions des oeuvres sociales et du statut particulier. Chacun campe sur ses positions. Ce qui a mené à l’impasse actuelle. Une nouvelle guerre qui va encore une fois prendre en otage l’avenir des millions d’élèves. Chacune des deux parties doit revenir à la raison en mettant l’intérêt de nos enfants au-dessus de tout.

Si une solution n’est pas vite trouvée par Benghebrit, cela risque d’envenimer la situation avec un retour aux cauchemardesques grèves illimitées. Des efforts doivent être consentis des deux côtés pour désamorcer cette bombe à retardement. Car même si ces syndicats sont dans leur bon droit, leur entêtement ainsi que leur refus d’un quelconque compromis risquent de les mener droit dans le mur. Comme cela a été le cas l’an dernier avec la grève du Cnapeste, ou encore des médecins résidents qui ont duré dans le temps avec à la fin aucun résultat. L’intersyndicale doit donc éviter de jouer avec le feu.

Surtout que le «timing» choisi pour cette nouvelle guerre n’est pas très bon avec un rendez-vous politique important qui pourrait faire sortir cette bataille syndicale de son cadre purement socioprofessionnel au profit d’intérêts partisans. La sagesse est donc de rigueur, il y va de l’avenir de nos futures générations…