Fermé pendant plusieurs semaines, le lycée Moufdi-Zakaria, situé entre le quartier Beni-Yzguen de la commune de Ghardaïa et celui de Tniet El Makhzen de la commune de Bounoura a rouvert ses portes, au grand soulagement des élèves et de leurs parents.
Après les violents évènements qui ont secoué la ville des Beni M’zab, cette reprise des cours symbolise le retour progressif de la sécurité et de la stabilité dans cette wilaya qui a souffert d’affrontements ayant fait malheureusement plusieurs morts et des dizaines de blessés.
La réouverture de ce lycée, concernant pour le moment uniquement les dix (10) classes de terminale, est une très importante information pour les habitants de cette wilaya, car elle symbolise l’amélioration de la situation sécuritaire et le retour à la normale dans la vallée du M’zab.
Selon le directeur de l’établissement scolaire, M.Feradj, la décision de réouverture a été prise par le conseil des enseignants et l’association des parents des élèves qui veulent à tout prix éviter que les élèves soient pris en otages.
Pour sa part, le directeur de l’éducation de la wilaya, M. Azzedine Djillani, qui accueillait avec le directeur de l’établissement scolaire les élèves à l’entrée du lycée, a déclaré que la reprise pour les autres classes, c’est-à-dire les première et deuxième années secondaires, se fera à partir de dimanche.
Le lycée regroupe, à titre de précision, 1156 élèves venant des deux communautés, à savoir les Arabes et les Mozabites.
Le même responsable estime toutefois que le retard enregistré dans le programme scolaire n’est pas important et peut être rattrapé aisément par les enseignants, qui n’ont d’ailleurs pas répondu à l’appel à la grève lancé par certains syndicats autonomes de l’éducation nationale.
«Il y a uniquement neuf jours à rattraper. Cela peut se faire, si des heures de rattrapage sont prodiguées, notamment les samedis».
Minimisant l’impact des affrontements ayant eu lieu dans l’enceinte de l’établissement, il considère que «les élèves sont particulièrement affectés psychologiquement par les récents évènements qui ont ébranlé la ville et doivent de ce fait être ménagés».
Les parents d’élèves qui accompagnaient leur progéniture semblaient plus au moins apaisés par la présence des forces de l’ordre qui quadrillent le lycée.
Rappelons que cet établissement a été fermé le 19 janvier dernier, après avoir été l’objet d’une attaque par un groupe de jeunes encagoulés qui ont fait preuve de violence à l’encontre des enseignants et des élèves.
La situation était à peine maîtrisée qu’une dizaine de locaux et d’habitations de mozabites ont été saccagés, pillés et incendiés dans quatre quartiers de la vallée du M’zab, donnant lieu à des échauffourées entre jeunes.
Des dizaines de jeunes (malékites et ibadites) s’affrontaient à l’aide de pierres, d’objets hétéroclites ou de cocktails Molotov dans les quartiers d’El Aïn, El Chaâba, de Daya Ben Dahoua, à Béni Izguen.
Actuellement et fort heureusement, un important renfort de brigades d’intervention rapide de la gendarmerie a été déployé pour renforcer le dispositif de police accusé par les mozabites de prendre position avec les chaâmbas.
Pour le moment, le calme semble rétabli, mais la peur et la tension dominent au sein des deux communautés de Ghardaïa. La vigilance est de mise.
Samira Azzegag