Après Michelin Algérie, l’Etat veut préempter l’usine de céramique de Guelma

Après Michelin Algérie, l’Etat veut préempter l’usine de céramique de Guelma

Après la « renationalisation » du complexe sidérurgique d’El Hadjar d’Annaba et la procédure de préemption engagée sur Michelin Algérie, l’Etat se prépare à « récupérer » dans son giron, l’unité de céramique ETER Algérie de Guelma (ex-Céramique Guelma), cédée en 2007 à un opérateur italien.

L’entreprise ETER fait face à des difficultés financières qui perdurent depuis plusieurs années, aggravées par des grèves cycliques des travailleurs pour cause de salaires impayés. Une grande partie de l’outil de production du complexe de porcelaine de Guelma est aujourd’hui à l’arrêt, faute d’investissements et de renouvellement des équipements et la moitié de ses 300 employés a été renvoyée ou mise à la retraite. Une source parlementaire a confié à Maghreb Emergent que l’Etat, via le Fonds national de l’investissement (FNI), est à la recherche d’un ou deux partenaires privés nationaux en vue de les introduire dans le capital de l’entreprise, dont ETER est majoritaire à plus de 60%. Selon notre source, les pouvoirs publics seraient sur le point d’acquérir les parts du partenaire Italien et de les rétrocéder à des opérateurs nationaux qui seraient intéressés par cette entreprise.

Actifs sous scellés de BNP-Paribas

L’italien ETER a repris officiellement l’usine en octobre 2007, qui était auparavant la propriété de l’Entreprise céramique et vaisselle de l’Est (ECVT). Bien que l’investisseur italien ait bénéficié d’importantes facilités dans le cadre de cette reprise, les clauses de l’accord de cession n’ont jamais été respectés. Les difficultés de l’entreprise ont atteint leur summum lorsqu’en avril 2013, la banque française BNP Paribas El Djazaïr, décide de mettre sous scellés les équipements de l’entreprise. Une mesure conservatoire prise après le non-remboursement d’un crédit de 750 millions DA contracté par ETER auprès de cette banque. En septembre 2012, l’ex-ministre de l’industrie Cherif Rahmani avait dépêché une commission d’évaluation des actifs de l’entreprise, mais aucune suite n’a été donnée depuis, à cette expertise.