Le Rassemblement national démocratique (RND) chemine résolument vers l’organisation de son quatrième congrès prévu du 26 au 28 décembre prochains, après avoir réussi, un tant soit peu, à amadouer le mouvement de redressement né de la démission d’Ahmed Ouyahia de la tête du parti depuis janvier dernier.
Bien que des voix s’élèvent, exigeant le retour aux rênes du RND d’Ouyahia, les frondeurs menés par l’ex-ministre Yahia Guidoum, feignent ignorer le poids de l’ex-secrétaire général, en faisant bon cœur contre mauvaise fortune, synonyme d’un deal contracté en haut lieu à propos de la future direction du RND, notamment après l’issue de crise au Front de libération nationale (FLN).
En effet, le bureau permanent de la commission nationale de préparation du 4e congrès du RND s’est réuni jeudi dernier pour poursuivre l’examen des projets de résolutions et décisions avant de les soumettre à la deuxième session de la commission prévue le 19 septembre, a indiqué le parti dans un communiqué rendu public, et ce, après la réussite de l’opération d’installation des différentes commissions de wilayas y afférentes.
Laquelle session qui sera suivie le 20 septembre, soit le lendemain, par l’organisation d’une journée d’études sur le rôle local des commissions de wilayas dans la préparation des assemblées communales et des congrès de wilaya et régionaux, ajoute le même communiqué.
A ce titre, la direction intérimaire assurée par Abdelkader Bensalah, semble plutôt confiante quant au déroulement des préparatifs des prochaines assises, contrairement aux semaines passées, où le doute avait plané suite à la montée au créneau des redresseurs, exigeant sans réserves l’éviction de tous les éléments fidèles à l’ex-patron du parti.
Ceci dit, Yahia Guidoum a substantiellement tempéré ses ardeurs à l’issue de la dernière réunion du Conseil national, tenue au siège national du parti à Ben Aknoun (Alger). Il s’était montré plutôt conciliant vis-à-vis de la direction intérimaire du RND, mettant de la sorte un bémol à ses menaces de chambouler les préparatifs du prochain congrès. Ce qui renseigne sur la volonté d’en découdre avec une crise qui n’a que trop duré et de se replacer sur la scène politique nationale, à quelques mois seulement de l’élection présidentielle dont les enjeux commencent à se clarifier.
Le dénouement de la crise au vieux parti, les apparitions récurrentes du chef de l’Etat, avec une longue convalescence et le dernier remaniement du gouvernement en sont les ingrédients qui mijotent la prochaine échéance présidentielle. Dans ce sens, le RND, en sa qualité de deuxième force poilitique en Algérie, ayant toujours soutenu les efforts de l’Etat depuis sa création en 1997, se voit dans l’obligation de s’inscrire dans cette logique, en se dotant le plus tôt possible d’une nouvelle direction. Reste à savoir l’identité du nouveau patron du RND dans les prochains jours, qui nous séparent de l’organisation du 4ème congrès. L’ex-ministre de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid, annoncé en grande pompe pour succèder à Ahmed Ouyahia reste une option très plausible en dépit de quelques réticences à son sujet. Sinon, les candidats au poste de SG du parti ne se manifestent toujours pas. Quant à Ouyahia, l’enjeu c’est plutôt le soutien effectif du RND pour une éventuelle candidature à la Magistrature suprême, sans même y effectuer son retour à la tête du parti.
Par M. Ait Chabane
