Le sucre et l’huile, deux produits phares qui sont à l’origine des émeutes ayant éclaté aux quatre coins du pays ces derniers jours, ne sont pas les seuls à avoir connu une hausse.
La liste est très longue et comprend des produits très consommés par les petites bourses, tels les légumes secs, les pâtes…
Un tour chez les demi-grossistes de Chéraga nous a permis de constater une vraie folie des prix. Mais tous le monde s’accorde à dire qu’«il faut régler le problème auprès des grossistes de Semmar, où des transactions illégales se font au su et au vu des autorités concernées par le contrôle des prix pratiqués»,
«nous sommes souvent pointés du doigt, mais nous ne faisons que répercuter les hausses appliquées par les grossistes de Semmar qui n’adorent ni les factures, ni les chèques», nous précisent les grossistes avec lesquels nous avons discuté.
«Expliquez-moi pourquoi à chaque contrôle des autorités concernées, les grossistes de Semmar sont mis au courant et n’ouvrent pas le jour J. Ceci dit, ils sont bien appuyés par certains», nous indique un des grossistes qui a exprimé son ras-le-bol.
L’ensemble des grossistes nous ont confirmé une hausse vertigineuse de plusieurs produits alimentaires.
La farine, pourtant subventionnée par l’Etat, est cédée entre 50 et 55 DA le kilo contre 45 DA auparavant. Le sac de 5 kg est acquis auprès des grossistes de Semmar à 220 DA alors que son prix était de 200 DA, il y a quinze jours. Même chose pour la semoule dont le prix est de 450 DA le sac de
10 kilogrammes et 1000 DA pour le sac de 25 kg, donc à raison de 50 DA le kilo au lieu de 40 DA. Même le lait, produit vital et élémentaire, n’a pas échappé à cette hausse. Le paquet de lait en poudre a gagné 20 DA, se vendant ainsi à 280 DA au lieu de 260 DA habituellement.
Le lait en packs vers lequel s’est retourné le consommateur lorsqu’il y a eu une longue pénurie de lait en sachet se vend actuellement à pas moins de 850 DA le pack de 12 boîtes, alors qu’il était cédé à 780 DA. Chez les commerçants de détail,
la boîte de Candia est de 84 DA, alors qu’elle était cédée il y a quelques jours à 78 DA. La margarine a été également touchée par ce phénomène. La boîte Matina de 400 g est proposée à 160 DA, alors que la toute petite boîte de La Belle est cédée à 53 DA.
Les légumes secs s’affichent à des prix exorbitants. Les lentilles et les haricots sont proposées à 130 DA chez le magasin et 105 DA chez le demi-grossiste, le riz est cédé à 105 DA, les pois chiches à plus de 150 DA.
Les demi-grossistes, dont nous nous sommes rapprochés pour avoir leur avis sur les causes de cette hausse des prix, n’ont pas hésité à pointer un doigt accusateur vers les importateurs et producteurs qu’ils rendent responsables d’une telle situation, occultant le fait qu’ils «disposent
eux-mêmes d’un stock acheté à des prix nettement moins chers que ceux pratiqués actuellement sur le cours mondial, et que la logique voudrait qu’il soit écoulé à un prix calculé sur son prix d’achat réel et non aligné sur le nouveau prix pour engranger plus de bénéfices». Les pâtes alimentaires ne sont pas épargnées par la surenchère.
Le paquet de 500 g de spaghetti ou de macaroni qui coûtait, il y a quelques semaines, entre 25 et 28 DA, est désormais cédé à plus de 38 dinars, selon les marques, qu’elles soient locales ou importées.
N. B.