Après l’hôpital de Genève, l’Elysée devient à son tour la cible des canulars des Algériens

Après l’hôpital de Genève, l’Elysée devient à son tour la cible des canulars des Algériens

Après avoir passé des milliers d’appels humoristiques au CHU de Genève où était hospitalisé Bouteflika, des Algériens dénoncent avec le sourire la réaction de Paris et squattent le standard de l’Elysée.

Nouvelle cible mais même méthode. La semaine dernière, les hôpitaux universitaires de Genève (HUG), dans lesquels le président algérien Abdelaziz Bouteflika avait été admis, ont été la cible des milliers de canulars téléphoniques d’Algériens. Les opposants à un cinquième mandat du président élu il y a vingt ans demandaient avec humour aux standardistes de l’établissement de « débrancher » Bouteflika afin de libérer « une nation prise en otage ».

De nombreuses vidéos de ces appels ont été diffusées sur YouTube. « Le premier jour, on a reçu 1.500 appels de ce genre », confirme à 20 Minutes un responsable du HUG. Le personnel du service téléphonique est resté calme et courtois face aux appelants parfois hilares et provocateurs comme en témoigne les vidéos. « Une fois que son départ a été annoncé dans la presse, les appels ont cessé. Tout est revenu à la normale », ajoute le responsable.

La France accusée d’ingérence

Et c’est à présent vers l’Elysée que se tournent les opposants au chef d’Etat algérien. Peu de temps après qu’Emmanuel Macron a salué la décision du leader algérien de renoncer à un cinquième mandat, appelant à une « transition d’une durée raisonnable », de nombreux Algériens ont contacté le standard du palais présidentiel français.

Un sursaut de conscience populaire

« Tout a commencé par des posts sur Facebook, explique Abdelkader, un ingénieur français d’origine algérienne de 37 ans. Bouteflika avait disparu des écrans depuis plus de cinq ans et malgré cela, il a annoncé sa candidature depuis l’hôpital. Le peuple a pensé que ça tournait au ridicule et que le seul moyen d’avoir de ses nouvelles était d’appeler l’hôpital. Il y a eu un premier appel filmé puis posté sur le réseau social, c’était marrant. Tout le monde a voulu faire pareil et enregistrer sa propre vidéo ». Pour le jeune homme, l’humour est la réponse du peuple à l’attitude « ridicule » du gouvernement algérien.

A noter que sur les réseaux sociaux, la diaspora de France est aujourd’hui appelée à mener des actions militantes devant le palais de l’Elysée pour dénoncer le soutien de la France aux « manœuvres » de Bouteflika comme les définit, Ali Benflis, ancien Premier ministre de Bouteflika passé à l’opposition. Contacté par 20 Minutes, l’Elysée n’a pas donné suite à notre demande d’information.