Après l’établissement d’une «liste noire» où figure l’Algérie Nouveau tour de vis dans les aéroports us

Après l’établissement d’une «liste noire» où figure l’Algérie Nouveau tour de vis dans les aéroports us

Les Etats-Unis ont annoncé hier denouvelles mesures destinées à as- surer la sécurité des transports aériens, fondées sur la surveillance des passagers entrant au pays en fonction de leur «profil». Les 14 pays «blacklistés» dont l’Algérie ne devraient pas se sentir soulagés.

Un communiqué de la secrétaire à la Sécurité intérieure Janet Napolitano indique que la TSA (agence chargée de la sécurité des transports aériens) allait mettre en place de «nouvelles mesures de sécurité renforcées pour tous les transporteurs aériens ayant des vols vers les Etats-Unis».

Ces nouvelles procédures s’appliqueront à tous les passagers, y compris les Américains, voyageant à destination des Etats-Unis. «Ces nouvelles mesures utilisent des renseignements en temps réels, fondés sur des menaces précises, en même temps que de multiples filtres de sécurité, visibles ou non, afin de mieux réduire la menace terroriste», a indiqué Mme Napolitano.

La «liste noire» américaine des passagers suspects de terrorisme restera en vigueur, mais elle sera complétée par des informations croisées sur d’autres passagers qui pourraient faire l’objet d’une attention accrue.

Les passagers à destination des Etats-Unis devraient ainsi constater des mesures de sécurité renforcées dans les aéroports américains. L’approche par «profil» devrait remplacer, selon des journaux américains, le contrôle «systématique» imposé aux voyageurs originaires ou venant de 14 pays dont l’Algérie.

13 PAYS MUSULMANS ET CUBA

Il s’agit de la «liste noire» des 14 pays – Afghanistan, Algérie, Liban, Libye, Iraq, Nigéria, Pakistan, Arabie saoudite, Somalie, Yémen, Iran, Soudan, Syrie et Cuba, seul pays non musulman de la liste -établie en janvier dernier après un attentat manqué imputé à un jeune nigérian de 23 ans, Umar Farouk Abdulmutallab, sur un vol reliant Amsterdam à Détroit-.

De manière mécanique, le ministre français de l’Intérieur a annoncé que des mesures similaires allaient être appliquées à certains pays «à risques» dont l’Algérie. Ces traitements «spécifiques» – palpation corporelle et fouille systématique des bagages – avaient suscités des réactions indignées de certains pays concernés.

Le Nigeria a dénoncé une mesure qui discrimine «150 millions de personnes en raison de la conduite d’une seule».

La question est devenue un sujet de friction entre Alger d’une part et Washington et Paris d’autre part.

Les nouvelles procédures basées sur des critères fournis par les services de renseignements pour la surveillance de certains «profils» remplaceront-ils les contrôles systématiques et spécifiques imposés aux voyageurs en provenance des pays «blacklistés» ? Rien n’est moins sûr.

Il faut rappeler que la liste des 14 a été annoncée uniquement par voie de presse et à travers des sources non identifiées. Si elle n’a pas été officialisée formellement, les détenteurs de passeports des 14 pays ont bien subi des mesures de contrôle sévères, à l’efficacité d’ailleurs contestée par les spécialistes…

Ces critères de profil sont suffisamment larges -être musulman par exemple- pour maintenir cette «blacklist» qui n’existe pas officiellement mais qui existe concrètement.

ELARGISSEMENT DES CONTRÔLES

Les nouvelles mesures applicables dans le courant du mois d’avril sont davantage un élargissement des contrôles. La «liste noire» américaine des passagers suspects de terrorisme restera en vigueur, mais elle sera complétée par des informations croisées sur d’autres passagers qui pourraient faire l’objet d’une attention accrue, a précisé le «Wall Street Journal».

Des caractéristiques comme la nationalité, l’âge, les pays récemment visités, des fragments de noms seront désormais pris en compte aux côtés de la «liste noire», a ajouté le quotidien.

«C’est beaucoup plus adapté à ce que le renseignement nous dit (…), plutôt que de s’arrêter sur tous les individus d’une nationalité en particulier», a dit un responsable américain sous le couvert de l’anonymat, cité par le «Washington Post».

En réalité, c’est suffisamment vague pour que la «blacklist» reste en vigueur. Après tout, elle n’existe pas officiellement.