Le football algérien est en train de vivre une véritable bérézina. Tout va de travers, que ce soit pour les clubs ou pour la sélection. Alors que les Verts sont quasiment éliminés de la CAN-2012 après avoir essuyé trois défaites en cinq matches, dont une mémorable raclée à Marrakech face au Maroc, les trois clubs algériens engagés dans des compétitions continentales, le MC Alger, l’ES Sétif et la JS Kabylie, ont été sortis avec peu de gloire. Si les Mouloudéens et les Kabyles ont eu le mérite d’arriver jusqu’aux phases des poules de la Ligue des champions et de la Coupe de la CAF, leurs résultats leur font regretter d’être parvenus à ce stade des compétitions. Jugez-en : 5 défaites en 5 matches pour la JSK, dont 3 à domicile, et 4 défaites en 5 matches pour le MCA dont 2 déroutes mémorables au tarif unique de 4-0.
Le MCA en est à son 14e mois, la JSK ne s’est plus reposée depuis 26 mois
Le football algérien est-il donc devenu si nul en quelques mois ? Les esprits alarmistes pourraient le penser, surtout que les défaites qui se succèdent sont sans appel et sans état d’âme. Les temps sont si durs que c’est à avoir honte d’être footballeur algérien. Or, si l’on y regarde bien, les clubs algériens ont des circonstances atténuantes. Comment demander à des joueurs ayant terminé le championnat le 8 juillet de bien se préparer pour des matches de phase de poules qui débutent le 15 juillet ? Faut-il attendre d’une équipe qu’elle soit performante alors qu’elle n’a pas eu le temps de faire la coupure estivale nécessaire ? Qu’y a-t-il à attendre d’une équipe comme le MCA qui en est à son 14e mois de compétition ? Qu’y a-t-il à espérer d’une équipe qui ne s’est pas reposée depuis… 26 mois ? Ben oui, la JSK est sur la brèche depuis juillet 2009 puisqu’elle ne s’est plus arrêtée en raison de ses participations aux phases des poules de la Ligue des champions en 2010 et de la Coupe de la CAF en 2011. Le football local a beau être faible – tout le monde en convient -, il n’en demeure pas moins qu’il serait injuste d’accabler les clubs.
Et dire qu’il y a quelques années, on commençait avant tous les Européens !
A ce titre, il faut avoir l’honnêteté de citer le rôle négatif joué par la Ligue nationale de football dans cette situation déplorable. Un championnat qui se termine le 8 juillet, au moment où les équipes en Europe ont déjà entamé la préparation pour la nouvelle saison, ce n’est pas du tout sérieux ! Et dire qu’il y a deux ou trois ans, le championnat national s’était terminé au mois de mai et avait même débuté avant tous les grands championnats européens ! C’est dire qu’on avance dans le professionnalisme en reculant : la programmation était meilleure du temps de «l’amateurisme». Ce qui est certain, c’est qu’il n’est pas logique que la JSK, demi-finaliste la saison passée en Ligue des champions, ne soit même pas capable de gagner un match de poule en Coupe de la CAF, pourtant de moindre envergure. Il n’est de même pas du tout rationnel que l’ESS, qui était en phase des poules de la Ligue des champions l’année passée, se montre incapable de se qualifier pour la phase des poules de la Coupe de la CAF. Ce sont autant d’inepties et d’irrationalités qui confortent les observateurs sur un point : la programmation de la saison dernière a participé à discréditer le football algérien sur la scène continentale.