Pour identifier les maux dont souffre le secteur de l’éducation, le dialogue s’est vite engagé entre la ministre et les partenaires sociaux.
La ministre de l’Education, Nouria Benghebrit prend la température de son secteur. Après le tête-à-tête avec les syndicats, la ministre a reçu avant-hier la Fédération nationale des associations des parents d’élèves. «Le bureau national de la fédération a été reçu par la nouvelle ministre où nous avons soulevé les différentes doléances des parents d’élèves» a déclaré, hier à L’Expression, la présidente de la fédération, Djamila Khiar.
Alors que la rencontre s’inscrivait dans le cadre d’une juste prise de contact avec les différents acteurs des partenaires sociaux, la présidente de la fédération a profité de la rencontre pour exposer à la nouvelle responsable de l’éducation l’état de l’Ecole algérienne. «On a profité de cette rencontre pour évoquer avec la ministre les différents problèmes que connaît le secteur, notamment celui du transport, la santé et les perturbations interminables causées par les grèves.»
Dans ce contexte, Mme Khiar ne semble pas être d’accord avec les directeurs des établissements qui ont déclaré lors de la Conférence nationale de la nouvelle ministre que les enseignants ont réussi à rattraper les cours perdus causés par la grève menée pas les enseignants pour une période qui a duré un mois. «Si les cours perdus ont été rattrapés comme ils le disent alors comment expliquer la présence du seuil des cours à réviser pour les examens?», s’est-elle interrogée
La ministre consciente du secteur fragile qu’elle a hérité de Baba Ahmed, ne veut pas faire les choses à moitié. Pour identifier les maux dont souffre le secteur et trouver le remède efficace, Benghebrit, dès son installation à la tête du secteur, a engagé le dialogue avec l’ensemble du corps éducatif, à savoir les cadres de l’éducation, les directeurs, associations et syndicats. Une manière pour la tutelle de creuser l’abcès profond que connaît le secteur.
La présidente de la fédération, Mme Khiar, a fait part de sa satisfaction quant à la bonne volonté et l’engagement affichés par la nouvelle ministre en ce qui concerne la prise en charge des problèmes exposés lors de la rencontre. Elle a indiqué, dans ce cadre, que «la ministre a prêté une oreille attentive aux nombreux problèmes du secteur qu’on lui a exposés, et nous a promis de régler ce qui est de son ressort dans les plus brefs délais».
A titre d’exemple, Mme Khiar a cité le problème du transport scolaire, celui de la santé scolaire, la surcharge des classes, le déficit des infrastructures, l’allégement des programmes scolaires et du poids du cartable.
Concernant le problème du transport, Mme Khiar a déploré la situation des enfants qui viennent des zones rurales. «Les enfants ont une réelle difficulté à se rendre dans les classes, certains préfèrent ne pas venir aux cours à cause du problème de transport», a-t-elle regretté. Elle a également évoqué les problèmes dans les cantines scolaires qui ne servent pas des repas chauds aux enfants alors que c’est un droit fondamental et chaque établissement doit assurer le service de restauration pour les enfants.
L’autre point signalé à la ministre par la présidente de la fédération, est celui de la santé. Pour Mme Khiar le rôle des services de santé dans les écoles ne doit pas se limiter uniquement «au dépistage de la maladie chez l’enfant et se contenter de rédiger une lettre aux parents sans vérifier par un suivi si le cas est pris en charge par les parents».
Pour une évaluation complète de l’état du secteur, Mme Khiar a fait savoir que la ministre Benghebrit a convié la fédération à se préparer pour les prochaines assises qui auront lieu le mois de juillet prochain.. «Les assises vont déterminer et évaluer quels sont les côtés de la réforme qu’il faudra revoir» a conclu Mme Khiar.