La famille de Prince a demandé à Donald Trump de ne plus diffuser la musique du chanteur défunt lors de ses réunions publiques, comme cela s’est produit à plusieurs reprises, même si la loi ne l’y oblige pas.
«Les héritiers de Prince n’ont jamais donné leur permission au président Trump ou à la Maison-Blanche d’utiliser des chansons de Prince et ont demandé qu’ils arrêtent immédiatement toute utilisation», a tweeté Omarr Baker, demi-frère de Prince Rogers Nelson, son vrai nom.
Sollicité par l’AFP, le comité de campagne de Donald Trump n’a pas donné suite. Selon plusieurs médias américains, l’équipe de campagne du président américain aurait notamment diffusé le titre phare de la star «Purple Rain» durant plusieurs meetings.
Prince vient s’ajouter à une longue liste d’artistes dont les héritiers ou eux-mêmes ont demandé à l’ancien promoteur immobilier de ne pas utiliser leur musique durant ses réunions publiques. La plupart l’avaient fait jusqu’ici durant la campagne présidentielle avant le scrutin de 2016. Les Rolling Stones, Adele, Neil Young, R.E.M., Aerosmith ou Queen, ainsi que les héritiers de George Harrison, avaient eux aussi dénoncé l’usage de leurs oeuvres pendant les rassemblements républicains. La famille de Luciano Pavarotti, l’un des plus grands ténors modernes, avait aussi critiqué l’usage par la campagne de Trump de son enregistrement de «Nessun Dorma», fameuse aria du «Turandot» de Puccini.
Les responsables politiques américains peuvent obtenir des licences auprès des sociétés de droits d’auteurs (comme l’Ascap) qui les dispensent de demander la permission explicite aux chanteurs ou groupes concernés.
Lors d’une session de questions-réponses sur Twitter, Mick Jagger, chanteur des Rolling Stones, avait ainsi affirmé que, malgré ses demandes, les organisateurs des réunions de campagne de Donald Trump «(pouvaient) diffuser ce qu’ils voulaient». «Même si j’ai légalement le droit d’utiliser la chanson de Steven Tyler (le chanteur d’Aerosmith), il m’a demandé de ne pas le faire», avait tweeté Donald Trump lui-même, en octobre 2015. «J’en ai de meilleures à mettre à la place!»
Le droit américain prévoit néanmoins la possibilité pour un artiste de demander que sa musique ne soit pas utilisée en faisant valoir «que la campagne a laissé entendre de manière erronée que l’artiste (…) soutient le candidat», selon l’association américaine de l’industrie du disque (RIAA). Plusieurs artistes, Queen notamment, ont menacé de saisir la justice pour obtenir gain de cause, mais aucun ne l’a effectivement fait.
(AFP)