C’est suite aux événements du 11 Septembre ayant endeuillé l’Amérique, que les principales mosquées soupçonnées de recruter des jihadistes ont été placées sous étroite surveillance.
C’est un fait avéré, l’Occident comprend très mal l’islam et son dogme. Du moins dans ses ramifications cultuelles et politiques. Il y a une telle confusion dans les esprits qu’il lui est souvent difficile de distinguer entre le sunnisme et ses nuances à travers ses courants (hanbalite, wahhabite, malékite et hanéfite) et le chiisme, qui est en fait un schisme du dogme lui-même.
L’Occident comprend d’autant moins que, dans ses propres sociétés, la religion est nettement séparée de l’Etat, alors que dans les pays musulmans elle est l’expression de la société. Tant que l’islam ne menaçait pas ses intérêts et qu’il était vécu et pratiqué en toute discrétion par des émigrés à la retraite, il était largement toléré en France. Il était même vu avec sympathie. Au point d’ailleurs que le Gouvernement provisoire, après la Seconde Guerre mondiale, a donné son autorisation pour la construction d’une grande mosquée à Paris. En remerciement, sans doute, aux milliers de Nord-Africains morts sur le champ de bataille pour la liberté de la France. Le regard que portaient les Français sur l’islam, pour lequel ils n’avaient aucune idée préconçue, changera du tout au tout à mesure que le dogme se politisera et se radicalisera. Il est alors appréhendé non comme un mouvement culturel d’émancipation des peuples contre leurs dictateurs, mais plutôt comme une menace contre leurs intérêts, défendus par ces mêmes dictateurs. Le meilleur exemple que nous pourrons citer dans ce sens est la première guerre d’Afghanistan, qui a mis aux prises les talibans avec les soldats de l’Armée rouge, il y a une vingtaine d’années. Pour éviter une confrontation directe avec Moscou, les Américains, qui n’ont pas d’état d’âme, fourniront toute l’aide nécessaire aux Afghans afin de chasser les Russes. Leurs experts formeront même un de leurs chefs les plus prestigieux, qu ils considèrent comme leur ami, un certain Oussama Ben Laden.
Question : Pourquoi les Américains se sont-ils emmêlé les pinceaux dans un pays situé à plus de 10 000 km ? Pour empêcher leur ennemi juré de prendre pied à Kaboul et d’en faire un satellite communiste. Aujourd’hui que le péril rouge a disparu, pourquoi alors les Etats-Unis ont-ils envahi et occupé ce même pays qu’ils ont pourtant aidé à combattre les chars soviétiques ? Cela n’a pas de sens et n’obéit à aucune logique. Et pourtant, il y en a une… de logique. Lutter contre Al-Qaîda responsable du massacre du 11 Septembre et l’atteindre dans sa tanière, dans les montagnes de Tora Bora au milieu des tribus qui ne respectent aucune autorité, sinon celle de leurs chefs de guerre. Le même raisonnement peut être appliqué aux Français. Ils ont tous applaudi, particulièrement la gauche, alors au pouvoir, à la montée fulgurante du fis aux élections législatives de 1991 en Algérie.
Tant que les terroristes de cette mouvance massacraient et assassinaient des Algériens innocents, très peu de voix dans l’Hexagone s’élevaient pour condamner un génocide perpétré à huis clos. En France, en Allemagne comme en Italie, l’Europe nous tournait ostensiblement le dos, du moment que le pétrole et le gaz arrivaient sans incident à leurs terminaux et que leurs pompes à essence n’étaient pas à sec.
C’est à partir de l’instant où la guerre menée par le gia contre l’Algérie sera portée sur le territoire français que les politiques de ce pays amorceront un virage à 180 degrés. Les massacres commis au métro Saint-Michel par l’explosion de trois bombes feront prendre conscience aux Français de la menace qui pesait désormais sur leur sécurité. Les mesures qu’ils prendront à l’endroit des musulmans vivant sur leur sol ne seront que des répliques et des ripostes débridées à ce drame.
C’est dans ce contexte qu il faut situer la décision des pouvoirs publics d’interdire aux musulmanes le port du foulard, le port de la burqa et surtout leur volonté d’encadrer et de surveiller les mosquées, particulièrement leurs imams qui seront tenus de faire leur prêche en français.
C’est dans ce contexte enfin qu’il faut appréhender la création d’un ministère de l’Identité nationale et de l’immense débat qu’il soulèvera parmi les citoyens toutes tendances confondues.