Ce n’est un secret pour personne depuis que la diplomatie existe que l’un des rôles clés des ambassadeurs est de décrocher d’abord des contrats économiques pour les entreprises de leurs pays respectifs.
C’est louable, notamment dans les pays où les potentialités de faire des gains et d’écouler de la marchandise existent. Mais ce n’est également un secret pour personne que les diplomates accrédités ont pour mission principale de tenir informée leur administration centrale de tout fait susceptible d’intéresser la politique de leur pays d’origine, notamment en matière sécuritaire et stratégique.
Alors en quoi les révélations de Wikileaks offusquent-elles outre mesure les diplomates qui ont trop ouvert la bouche ou encore les Etats-Unis qui n’ont à aucun moment été cités (du moins pour le moment)?
Les uns et les autres savent pertinemment que les représentations diplomatiques dans les différents pays ne sont pas là pour la galerie. Elles font leur travail dans l’intérêt suprême de leur pays. Désormais, les interlocuteurs n’ont qu’à bien se tenir. Notamment ceux des pays dits émergents qui se laissent aller dans les réceptions et autres occasions mondaines très «arrosées».
La révélation de leurs «frasques diplomatiques» devant les diplomates américains, aujourd’hui étalées au grand jour mais dénuées de tout danger, devrait leur servir de leçon. Ils devront donc tourner sept fois leur langue dans leur bouche avant de faire les «monsieur-je-sais-tout» et je «suis très bien introduit». Les révélations du site d’Assange n’ont rien d’innocent, c’est clair. Mais ceux qui se sont «lâchés» aux diplomates américains étaient-ils naïfs pour ne pas croire que les notes d’informations étaient immédiatement transmises au département d’Etat ? Il y a loin de la coupe aux lèvres.