La thèse et l’antithèse
Quatre mois après la mort tragique d’Albert ébossé, la justice algérienne s’apprête à rendre publiques ses conclusions. Le parquet de Tizi Ouzou vient en fait d’annoncer, par le biais du procureur général Mohamed Tayeb Lazizi, que “l’avocat de la famille ébossé aura toutes les explications – d’ici quelques jours – liées à cette affaire”.
Des conclusions se basant sur le rapport d’autopsie effectuée à l’hôpital de Tizi Ouzou que le ministre des Sports, Mohamed Tahmi, avait déjà quelque peu défloré affirmant qu’“ébossé a été tué par une ardoise tranchante, un objet récupéré dans un chantier à l’extérieur du stade”. C’est là la thèse algérienne qui se retrouve du coup aux antipodes de la thèse de la famille ébossé.
En effet, l’avocat français Me Jean-Jacques Bertrand, qui représente ses parents, soutient que l’autopsie effectuée sur le défunt au Cameroun “a révélé des fractures des vertèbres cervicales ainsi que de la clavicule”. “Nous disposons du rapport et des photos. Elles sont insoutenables. On ne peut croire à la thèse initiale en les voyant”, a-t-il dit. Des propos corroborés par le témoignage du Dr Mouné André, qui avait effectué l’autopsie sur le corps d’Albert ébossé au Cameroun. “Nous avons constaté une série de cinq lésions assez patentes qui ne corroborent pas la thèse avancée dans un premier temps par les autorités algériennes, qui laissait croire que le joueur a été tué par un projectile lancé depuis les gradins”, martèle le médecin.
À coups de rapports d’autopsie bien distincts, l’on se dirige tout droit visiblement vers un imbroglio judiciaire. Une autre autopsie n’est pas à écarter. C’est dire que l’affaire risque encore de traîner, au moment où les Algériens n’attendent que la vérité. Rien que la vérité !.
S. L.