Farès Bendjaghlouli, SG de l’Organisation nationale des étudiants algériens (ONEA), initiatrice du mouvement de contestation observé les deux derniers jours au niveau de bon nombre d’établissements universitaires du pays, affirme qu’il n’y a actuellement aucune raison justifiant la poursuite de la contestation.
Le maintien du mouvement de protestation entamé le premier jour de ce mois par les étudiants et diplômés du système LMD (licence, master, doctorat) dans diverses universités du pays n’est nullement justifié après les engagements du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et les précisions de la ministre de l’Education nationale à propos de l’ouverture d’un concours en mars prochain au profit des diplômés universitaires et de titulaires d’une licence ou d’un master. C’est du moins l’avis de certaines organisations estudiantines. Pour elle, il y a certes des problèmes en suspens, mais l’essentiel a été fait par le ministère de tutelle qui a réitéré le droit des diplômés et licenciés des universités algériennes de postuler aux concours de recrutement d’enseignement qui seront organisés par le ministère de l’Education à partir de mars prochain. Des assurances qui font dire à Farès Bendjaghlouli, SG de l’Organisation nationale des étudiants algériens (ONEA), initiatrice du mouvement de contestation observé les deux derniers jours au niveau de bon nombre d’établissements universitaires du pays, qu’il n’y a actuellement aucune raison justifiant la poursuite de la contestation. « Au deuxième jour de la grève, devant se poursuivre quinze jours durant, le ministre nous a invités à nous concerter pour faire le point sur la situation. Au bout de trois heures de discussions, il nous a promis de prendre en charge les doléances des protestataires relevant de ses prérogatives », a-t-il souligné, faisant référence à la précision de la ministre de l’Education qui n’a jamais envisagé de fermer les portes de la fonction publique aux diplômés de l’université algérienne. Mais d’autres questions restent en suspens. Le SG de l’ONEA cite, entre autres, la reconnaissance et l’établissement de l’équivalence entre le master et l’ingéniorat dans la spécialité architecture. Pour le président de l’Union générale des étudiants algériens (UGEA) Mounder Bouden, c’est l’une des raisons qui exacerbent la tension dans les universités de Bejaia, Constantine et Oum El Bouaghi. Les étudiants en architecture revendiquent ce droit. Mais il estime qu’il serait judicieux d’attendre la promulgation dans les jours à venir d’un décret qui mettra les choses au clair. Pour l’Union nationale des étudiants algériens (UNEA), la récente protestation n’est que le résultat d’un cumul de problèmes et difficultés auxquels est confrontée la communauté estudiantine au plan pédagogique et en matière d’œuvres universitaires. « L’étudiant subit les conséquences de l’introduction aléatoire du système LMD dans l’université algérienne qui s’avère nullement adaptée à cet enseignement », relevé son SG, Abdelatif Boudiaf. Selon lui, quel enseignement peut-on tirer d’un système modifié chaque année et dans des établissements dispensant une formation supérieure mais dépourvus d’une charte universitaire ou d’un statut particulier régissant les missions et définissant les responsabilités ? Il juge que le moment est venu pour évaluer ce système et corriger les lacunes. « La volonté y est. Le ministère a répondu favorablement à l’appel de ses partenaires. Mais le blocage est au niveau de certains recteurs et directeurs d’établissements universitaires qui ne sont même pas en mesure de régler les problèmes internes de leurs institutions », observe-t-il.
Safia D.