Le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères avait exprimé, dès lundi, “la conviction profonde” de l’Algérie que ce genre d’incidents “n’est pas susceptible” d’influer sur les relations entre les deux pays.
Les incidents, qui se sont produits autour de la représentation diplomatique algérienne à Tripoli, ont fini par faire réagir les autorités libyennes dans un message oral transmis à notre ambassadeur sur place. “Nous avons transmis le message de l’Algérie à travers notre ambassadeur à Tripoli et, à leur tour, des responsables au plus haut niveau en Libye ont envoyé une délégation à l’ambassade d’Algérie à Tripoli pour présenter des excuses”, a déclaré Mourad Medelci, hier, en marge de la séance du Conseil de la nation consacrée au plan d’action du gouvernement. Il y a lieu de rappeler que des groupes de Libyens se sont attaqués au siège de l’ambassade algérienne à Tripoli, arrachant l’emblème national et remplissant les murs de graffitis haineux.
Cette réaction de la rue libyenne était venue relayer le mécontentement exprimé par leur ministre des Sports, présent au stade Mustapha-Tchaker, qui avait incité les joueurs à quitter la pelouse pour protester contre des slogans lancés par le public et qui ont grandement déplu à la délégation libyenne.
Tout en déplorant lundi l’incident, le porte-parole du MAE, Amar Belani, avait exprimé, à cette occasion, “la conviction profonde” de l’Algérie que ce genre d’incidents “n’est pas susceptible” d’influer sur le cours des relations historiques de fraternité et de coopération entre les deux peuples frères.
Toutefois, il a tenu à faire un rappel à l’ordre diplomatique : “Nous souhaitons que les mesures appropriées soient prises, conformément aux conventions internationales, pour assurer la protection des locaux de nos représentations diplomatiques et consulaires dans ce pays frère.” La Libye avait, faut-il le rappeler, vécu, le mois dernier, de graves incidents ayant ciblé le siège du consulat américain à Benghazi, entraînant la mort de l’ambassadeur américain et de trois de ses collaborateurs. Un incident qui reflète les difficultés rencontrées par le nouveau régime à imposer son autorité et à prendre en charge les milices armées encore actives et très puissantes dans certaines régions du pays.
Ceci étant, les rapports entre Alger et Tripoli restent tendus depuis la destitution et l’assassinat de Kadhafi. Les Libyens ont toujours reproché à Alger de n’avoir pas soutenu leur “révolution”, tandis que les Algériens ont toujours affirmé leur opposition à l’ingérence étrangère. Des positions politiques qui ont déteint sur une rencontre footballistique.
A B