Le ministre de l’Agriculture, en visite hier à Tizi Ouzou, a rassuré les propriétaires d’oliveraies, touchés par les incendies durant l’été dernier, qui auraient perdu, selon lui, quelque 60 000 oliviers. Cette compensation sera financée par son département, a-t-il souligné.
Le ministre de l’Agriculture, Rachid Benaïssa, a effectué, hier, une visite de travail et d’inspection dans la wilaya de Tizi Ouzou où il a eu à s’enquérir de la situation de nombreuses exploitations agricoles dans les zones rurales, notamment à Sidi-Naâmane, Stita et Makouda. Le ministre a participé à une plantation d’arbres au CEM Bekkar de Tizi Ouzou, avant de procéder à l’inauguration du Salon de la femme rurale organisé à la maison de la culture Mouloud-Mammeri par l’entreprise régionale de génie rural Djurdjura, dans le cadre de la double célébration de la Journée nationale de la femme rurale et de la Journée mondiale de l’arbre. Mais le moment fort de cette visite a résidé certainement dans la longue conférence-débat animée par le ministre de l’Agriculture avec les agriculteurs de Kabylie venus nombreux à ce rendez-vous.
Après avoir exposé les grandes lignes de la politique de vulgarisation agricole lancée depuis quelque temps déjà par le secteur de l’agriculture et rappelé les avantages garantis par l’État pour aider les agriculteurs et surtout les jeunes exploitants agricoles désireux de bénéficier de microcrédits, puis écouté quelques investisseurs qui lui ont fait part de leurs difficultés sur le terrain, notamment dans les blocages administratifs et financiers, Rachid Benaïssa a tenu à rassurer tous les propriétaires d’oliveraies, qui ont été durement touchés par les graves incendies de l’été dernier, sur la décision salutaire du ministère de l’Agriculture d’indemniser les oléiculteurs sinistrés sous forme d’attribution de 500 000 jeunes plants d’oliviers offerts gracieusement par l’État à tous les agriculteurs éprouvés.
“Selon les recensements effectués par nos techniciens, dira le ministre, il y aurait eu une perte évaluée à environ à 60 000 oliviers ravagés par les incendies de cet été. Nous avons décidé de compenser ces pertes par le financement de 500 000 nouveaux plants, ce qui correspond à presque dix fois plus. Mais le problème n’est pas là car les citoyens doivent planter beaucoup plus d’arbres. Je pense qu’il faudrait mettre un dispositif local de plantation qui peut se différencier d’une commune à l’autre, mais à la seule condition qu’il y ait un suivi rigoureux dans les opérations de plantation pour éviter toute transaction commerciale malhonnête.” Concernant le prix du poulet qui ne cesse d’augmenter, le ministre de l’Agriculture a rappelé que “de gros efforts ont été consentis par l’État pour venir en aide aux aviculteurs qui doivent relever un gros défi et il faudra attendre certainement quelques mois pour voir un regain de vitalité de la filière avicole et aller vers une meilleure stabilité des prix du poulet”.
Enfin, pour ce qui est du prix de la pomme de terre qui flambe de plus en plus, le ministre de l’Agriculture dira que “l’essentiel est que la pomme de terre qui est à 99,99% de production locale est disponible durant toute l’année et l’État s’efforcera d’encourager les producteurs les plus sincères et de sanctionner avec fermeté tous les spéculateurs”, tout en précisant qu’“il n’y a que l’abondance de production qui pourra réguler le marché de la pomme de terre et lutter contre la surenchère”.
M H