Comme c’est le cas souvent ces dernières années, les fortes chutes de pluies qui se sont abattues récemment à Alger n’ont pas été sans faire de dégâts. Le bilan des interventions dressé hier par les services de la Protection civile fait état en effet de l’effondrement de balcons et de plafonds de plusieurs habitations, d’infiltrations des eaux dans des maisons ou encore de glissements de terrain, comme c’est le cas à Draria. Mais on déplore surtout la mort d’une personne de sexe masculin dont le corps sans vie a été repêché hier matin dans la mer par les plongeurs de la Protection civile dont 140 éléments ont été mobilisés pour les besoins de cette opération de secours. La victime, 53 ans, a été portée disparue la veille déjà après avoir été emportée par les eaux en furie d’oued Ouchayeh en passant par oued El-Harrach avant d’être déversée finalement dans la mer. Outre ce drame, les interventions de la Protection civile se comptaient avant-hier à plusieurs dizaines dont on citera le sauvetage de 5 personnes cernées par les eaux d’oued Ouchayah sur la route de l’avenue de l’ALN, près du quartier La Glacière. Trois des secourus étaient à bord d’un camion. De même qu’on a enregistré l’infiltration des eaux pluviales dans plusieurs baraques illicites (bidonvilles) suite à la montée des eaux d’oued Ouchayah et des eaux pluviales dans des habitations situées à hauteur des arrêts de bus de Boumaâti à El-Harrach, tandis qu’à Bachdjarah, la PC a pris acte de risque d’effondrement d’une bâtisse vétuste, située à la rue Djilali-Menaouer.
A Bab El-Oued, des drames ont été évités de justesse après l’effondrement partiel d’un plafond et d’un balcon de deux habitations, sises respectivement aux rues Abderrahmane-Toumiat et Askri-Ahcene, mais, fort heureusement, qu’aucune victime n’est à déplorer. Toujours à Bab El-Oued, les fortes chutes de pluies ont affecté une bâtisse vétuste de la rue Louni-Arezki et le risque de son effondrement pèse, comme l’épée de Damoclès, sur les citoyens qui souhaitent l’intervention urgente des autorités concernées. Au total, ce sont 54 opérations d’épuisement des eaux pluviales qui ont été effectuées par les agents de la Protection civile dans 17 communes de la capitale, à l’image d’Alger-Centre, Hydra, Chéraga, Aïn Benian, Bouzaréah, Oued Koreïch, Bab El-Oued, La Casbah, Sidi M’Hamed, Belouizdad, Bir Mourad Raïs, Gué de Constantine, Hussein Dey, Oued Smar, El-Harrach, Bordj El-Bahri et Aïn Taya.
A l’intérieur du pays, les intempéries ont causé de nombreux dégâts matériels, notamment à Mascara, Aïn Temouchent, Relizane, Tizi Ouzou et Boumerdès, alors qu’à Mostaganem, deux personnes cernées par les eaux pluviales à l’intérieur du siège de l’Algérienne des eaux (ADE) ont été secourues.
Plusieurs routes inondées
Encore une fois, Alger aura vécu hier une longue et dure journée à cause des fortes précipitations qui s’abattent depuis 48 heures. Plusieurs axes routiers ont été en effet submergés par les eaux pluviales pour ne pas dire carrément inondés, mettant ainsi les automobilistes dans des situations, le moins que l’on puisse dire, peu confortables et rendant du coup la circulation routière, déjà peu fluide en temps normal, très difficile, plus particulièrement dans la matinée.
Des scènes qui ont été observées à El-Harrach, Chéraga, Alger- Centre ou encore Oued Ouchayeh où les véhicules ont rencontré mille et une difficultés pour se frayer des chemins, comme c’était le cas à l’avenue de l’ALN qui a vu l’eau déborder dans les deux sens, ce qui a eu pour conséquences la formation de grands bouchons. Même s’il est vrai qu’il a plu des torrents, l’on ne peut occulter cependant la responsabilité des collectivités locales qui ne sont pas exemptes de tout reproche du décor qui s’offre aux Algérois à chaque chute de pluies. Certes, des efforts sont consentis ici et là, mais force est de constater toutefois que ces scènes de flaques d’eau qui inondent nos routes et nos voiries sont légion dans la capitale. Car, depuis plusieurs années déjà, on fait toujours face à ces désagréments qui n’en finissent pas. Regards d’évacuation bouchés et bouches d’égouts obstrués, l’absence d’entretien des conduites d’assainissement est souvent la cause de la formation des grosses flaques d’eau… Avis donc aux collectivités locales pour redoubler d’efforts afin de parer aux mauvaises surprises.
SAM
Des habitations envahies par les eaux d’oued El-Harrach à Bourouba
Les pluies qui se sont abattues ces dernières 48h sur les wilayas du Centre n’ont pas fait que des heureux, notamment parmi la corporation des agriculteurs. Ayant atteint les 88 mm au niveau de certains quartiers algérois comme Bouzaréah, alors que les prévisions annonçaient 60 mm pour la capitale, les fortes chutes ont fait déborder oued El-Harrach. Au quartier Boubsila dans la commune de Bourouba, cinq familles ont dû évacuer les lieux. Leurs habitations construites au bord de l’oued ont été complètement envahies par les eaux en furie. Les occupants surpris par la montée des eaux aux environs de 19h dans la soirée de mardi sont sortis dans la précipitation, raconte Amina, une jeune coiffeuse habitant le quartier de Boubsila, une vidéo tournée avec son portable à l’appui. «Alors qu’on s’attendait à une accalmie, les choses ont pris une autre tournure à partir de 19h quand les eaux ont commencé à envahir le quartier jusqu’à engloutir un véhicule stationné devant la maison et envahir note habitation. Ne sachant plus quoi faire, on a quitté les lieux en ne prenant avec nous que nos documents, alors que les eaux emportaient tout ce qui est électroménager dans la maison. L’intervention des voisins et des jeunes du quartier, avant l’arrivée de la Protection civile, nous a été salutaire. Ils ont pu sauver de la furie des eaux usées la literie et quelques autres effets personnels», explique la jeune maman qui dit avoir eu peur surtout pour son garçon de 8 ans. Les images que ce témoin a filmées à l’aide de son téléphone portable dans un moment d’affolement général renseignent, en effet, sur l’effet dévastateur des eaux usées qui remontaient même des sanitaires et autres bouches d’évacuation jusqu’à inonder totalement la demeure familiale. C’est en pareilles occasions que la pertinente question des constructions érigées à même les lits d’oueds refait surface. Faudra-t-il mentionner, par ailleurs, que les fortes pluies ont causé l’effondrement de vieilles bâtisses au niveau de certains quartiers antiques d’Alger tels Bab El-Oued et Belcourt. Fort heureusement, aucune perte humaine n’a été enregistrée. Quelques stations du métro d’Alger ont également été inondées, sans pour autant affecter la circulation des rames qui s’est poursuivie normalement.
Hamida B.