38 personnes appréhendées le dimanche 17 mars à Constantine sous le grief de « trouble à l’ordre public, saccage de biens publics et agression contre des policiers » dans le sillage des dérapages qui ont marqué la manifestation d’indignation et qui a drainé une foule impressionnante en ce dimanche déclaré « jour de deuil » à la mémoire de Haroun et Brahim, enlevés le 9 mars et assassinés le mardi 12 mars dernier à la nouvelle ville Ali Mendjeli, ont été présentées dans l’après-midi d’hier devant le magistrat instructeur du tribunal correctionnel de Ziadia, a-t-on appris de sources concordantes.
Une dizaine d’entre eux sont des mineurs, alors que les 28 autres sont majeurs, nous a-t-on indiqué. Quant à leur domicile d’origine, les services de sécurité relèvent qu’ils viennent de la nouvelle ville Ali Mendjeli et de différents quartiers de la ville de Constantine, dont des repris de justice et un repenti de l’AIS. Alors qu’on enregistre 17 policiers blessés, dont deux sont gardés sous observation médicale au CHUC, ainsi qu’une dizaine d’autres blessés parmi les manifestants.
Hier, on a appris de source médicale que les deux policiers gravement atteints, l’un au visage et le second à la tête, sont passés devant le médecin légiste pour l’établissement de certificat de constat des blessures et un arrêt de travail, lequel certificat devrait être produit comme pièce à charge contre les manifestants appréhendés le dimanche 17 mars 2013.
Sur un autre registre, les manipulateurs « aguerris » qui ont essayé de détourner la colère de la population contre la justice et les services de sécurité, en exploitant honteusement le sang des innocentes victimes, demeurent toujours tapis à l’ombre. Rien n’a filtré sur l’origine des tracts diffusés sur une large échelle la veille de la manifestation, et rien encore sur l’identité de la personne qui a mis en circulation les photos des deux présumés coupables de l’ignoble crime.
Pour rappel, le DGSN avait personnellement demandé de dévoiler l’identité de cette personne qui se trouve derrière « la fuite » des photos en question.
Un conseil interministériel s’est réuni dimanche matin à Alger pour examiner les mesures à prendre contre les enlèvements d’enfants, a indiqué une source gouvernementale. Les chiffres présentés au cours de ce conseil sur ce phénomène font ressortir que 80% d’enfants enlevés ont été libérés par les services de sécurité. Dans la majorité des cas, les mobiles sont sexuels, a indiqué la même source qui relève que les auteurs de ces crimes, sous l’effet de la drogue, agissent également pour l’obtention d’une rançon ou pour un règlement de compte familial.
A l’issue des débats, le Premier ministre a ordonné une série de mesures «rapides», soulignant que l’action du gouvernement doit s’articuler autour de trois axes principaux : la sensibilisation, la prévention et le traitement judiciaire «ferme» et «rapide» contre les auteurs de ces crimes, explique-ton de même source.
Piloté par le ministre de l’Intérieur et englobant les différents départements concernés, un groupe de travail sera installé dans les 48 heures afin d’élaborer «dans les plus brefs délais» des mesures pour lutter de «manière efficace» contre ce phénomène, qui s’est répandu ces dernières années en Algérie.
Le Premier ministre a demandé de coordonner les numéros verts (gendarmerie, police, etc.) pour en faire un système d’alerte accessible de n’importe quel support de la téléphonie (portable, fixe, etc.).
Parce que c’est «l’affaire de tout le monde», souligne la même source, des tables rondes télévisuelles et radiophoniques seront organisées pour sensibiliser «davantage» les parents et la société sur le danger de ce fléau et les amener à alerter «rapidement» pour que les services concernés agissent de façon «efficace ».
Par ailleurs, les services de sécurité vont multiplier les patrouilles pédestres dans les ensembles locatifs, les aires de jeu, les places publiques et autour des établissements scolaires. Les pouvoirs publics prévoient d’entreprendre un travail de proximité en direction des enfants, des parents et du mouvement associatif, conclut-on.
A. Zerzouri