Le secrétaire général du RND a estimé que l’élection présidentielle se prépare dans une conjoncture sensible et délicate, qui exige la maîtrise de soi. Une qualité qui ne semble pas être le point fort de son homologue du FLN qui a choisi plutôt le style de la provocation.
Hier, lors de sa rencontre avec les responsables de la communication de son parti au niveau local, le secrétaire général du RND, Abdelkader Bensalah, a abordé l’ambiance qui entoure l’élection présidentielle du 17 avril 2014, en des termes assez critiques. Il a commencé par relever que “la scène politique nationale vit, ces derniers temps, des interactions entre les partisans de l’un, les fidèles à un autre et ceux qui appellent au boycott. Ce sont là des manifestations d’une pratique démocratique normale (…) mais nous voulons une concurrence sur la base de la confrontation des idées et des programmes (…) loin de la violence verbale ou des règlements de comptes”.
Un vœu qui semble bien pieux, eu égard à la cacophonie qui règne en maître absolu dans les hautes sphères de l’État et de leurs relais et surtout l’agitation inexpliqué et inexplicable d’Amar Saâdani, dont les déclarations publiques deviennent, chaque jour, plus intempestives contre le DRS, mais aussi contre ses détracteurs dans les rangs du Front. Sans le citer expressément, le patron du Rassemblement national démocratique a justement ciblé, par ses remontrances, son homologue du FLN. C’est du moins l’interprétation donnée à ses propos, par les gens de la presse et les cadres du parti. “Nous appelons à la pondération et éviter, autant que possible, de verser dans des comportements nourris par l’excitation et la provocation… D’autant que l’élection présidentielle aura lieu dans une conjoncture sensible et délicate, qui exige la sagesse et la maîtrise de soi.” Cette mise au point faite, le SG du RND est revenu à l’ordre du jour de la rencontre organique. Il a incité alors les cadres de sa formation politique à redoubler d’efforts pour convaincre les électeurs à se rendre aux urnes et surtout à donner leur voix au candidat cautionné par le Rassemblement, soit Abdelaziz Bouteflika. “Dès le début, nous avons affirmé que le frère Abdelaziz Bouteflika est plus grand que d’être le candidat d’un parti ou d’un groupe. Nous avons également dit que les réalisations de l’homme et son travail font de lui le candidat de tous ceux qui aiment l’Algérie, toutes les personnes impliquées dans la construction du pays, qui croient en son avenir radieux…”, a-t-il lancé en direction de son auditoire.
Dès lors, le RND affûte ses armes pour faire campagne en faveur de la participation au scrutin du printemps prochain. La direction du parti a donné, en outre, des consignes à quelque
8 000 élus sous l’égide du Rassemblement pour être prêts à signer des souscriptions en faveur de la candidature du président Bouteflika. “Nous n’avons pas encore eu les formulaires de candidatures, mais l’opération de collecte de signatures se fera rapidement dès que nous les aurons”, a indiqué Mme Nouara Saâdia Djaâfar, porte-parole du RND. Cette information corrobore la démarche du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, qui a démenti le retrait de formulaires de candidature pour le chef de l’État, tel que rapporté par le président de Taj, Amar Ghoul. Notre interlocutrice nous a révélé, aussi, qu’aucun rapprochement n’est entrepris entre les partis politiques qui soutiennent le quatrième mandat. Chacun fait cavalier seul. Ce qui explique, quelque peu, les contradictions constatées dans les démarches des uns et des autres.
S H