La récente déclaration de Baba Ahmed, concernant le statut particulier des travailleurs de l’éducation, n’enchante pas les syndicats du secteur. Quoique désenchantés par le fait que le ministre coupe court à leur souhait de revoir le texte, ces derniers se rebiffent chacun de son côté.
La tension est à son comble par l’annonce du maintien, par l’Unpef, (Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation), de la grève cyclique de 3 jours, enclenchée la semaine passée dans les wilayas du Sud, soit les 15, 16 et 15 du mois en cours. Le syndicat ne croit qu’aux solutions palpables, ce qui urge, c’est le concret en vue de cesser tout mouvement de grève comme l’aura souhaité Baba Ahmed, en se posant la question via un communiqué de presse, » qu’attendent les responsables de l’exécutif pour élaborer un texte, à même de prendre en charge les revendications soulevées par les différentes corporations appartenant au secteur de l’éducation ? De son côté, le CLA, (Conseil des lycées d’Algérie) se joint à ce mouvement en annonçant une journée de protestation le 17 du mois en cours. Le Snte, (Syndicat national des travailleurs de l’éducation), quant à lui, a estimé, par la voix d’un de ses membres, que le statut particulier, dans sa nouvelle mouture, adoptée il y a quelques mois déjà, a conduit à une injustice sociale, et ce serait fatal d’étouffer les combats que mènent les syndicats, pour combattre les disparités qu’a consacrées le nouveau statut particulier, parmi les travailleurs de l’éducation. Rappelons-le, le Snte avait organisé le 13 mars dernier, devant le siège du ministère de l’Education nationale à Alger, un mouvement de protestation pour demander la régularisation de la situation professionnelle des enseignants du primaire et du fondamental, notamment leur intégration conformément à la loi 12-240. Ce mouvement est une dénonciation de « l’exclusion » contenue dans la loi 12-240 amendant et complétant la loi 08-315 relative au statut des professeurs du primaire et du fondamental, avait indiqué à l’APS, le secrétaire général du syndicat, Abdelkrim Boudjenah.
Il convient de relever que les corps communs, les adjoints d’éducation, les laborantins, les intendants, les enseignants de tous les paliers et les directeurs d’établissements, ont exprimé leur refus du Statut de la honte, qui dévalorise et entrave leur carrière professionnelle. A contrario, le ministre de l’Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed, a, comme l’avait fait son prédécesseur, précisé que ce décret fait l’objet d’examen, ajoutant qu’il est, de ce fait « impossible de le réviser », et que pour cela, il faut des « arguments suffisants », a-t-il dit. Autant dire que » les plaidoyers chantés » jusque là par les syndicats, n’étaient que » fantasmes » pour le ministre. Dans une déclaration à la presse en marge des travaux d’une journée d’étude sur l’évaluation d’étape de l’enseignement obligatoire, le ministre a précisé que « la plupart des revendications du secteur soumises au ministère, ont été satisfaites, il ne reste que certaines revendications nécessitant l’implication d’autres secteurs ». Concernant les revendications nécessitant la révision du décret exécutif 12-240 du 29 mai 2012, amendant et complétant le décret exécutif 08-315 du 11 décembre 2008, portant statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de l’éducation nationale, le ministre a indiqué que ce décret a été publié récemment. Il a, par ailleurs, déploré la reprise des grèves dans le secteur de l’éducation, ce qui, a-t-il dit, perturbe les cours et les élèves notamment ceux qui se préparent aux examens de fin d’année. Le ministre a appelé à mettre l’intérêt de l’élève au dessus de toute autre considération, assurant que les portes du ministère restent ouvertes aux partenaires sociaux pour le dialogue et la concertation autour de toutes les questions concernant le secteur. Il a, en outre, appelé à la collaboration pour trouver des solutions aux problèmes soulevés. Dans ce cadre, le ministère a pris en charge certaines revendications objectives soumises par les syndicats du secteur.
Par Rebiha Akriche