Après les déclarations “contradictoires” de l’avocat de Hamid Grine: Les mises au point de la défense d’El Khabar

Après les déclarations “contradictoires” de l’avocat de Hamid Grine: Les mises au point de la défense d’El Khabar

Réagissant aux mises en garde de l’avocat du ministère de la Communication aux citoyens potentiels acheteurs d’actions d’El Khabar après son entrée en Bourse, Me Berghel estime que ces propos “sortent du cadre juridique”.

La politisation de l’affaire du rachat d’actions du groupe de presse El Khabar par la société Ness-Prod, filiale du groupe Cevital d’Issad Rebrab, vient de monter d’un cran, par le fait de la défense du département de Hamid Grine qui troque désormais sa mission de dire le droit. Quitte à dire des énormités en matière juridique ! La dernière prestation en la matière est à l’actif de Me Nadjib Bitam, l’un des deux avocats engagés par le ministère de la Communication, qui saisit au vol l’annonce faite, avant-hier, par Issad Rebrab concernant une prochaine mise en vente, à la Bourse d’Alger, de la majorité des actions du groupe El Khabar.

Ainsi, Me Bitam a mis en garde les potentiels postulants à l’acquisition d’actions leur enjoignant de ne pas s’y aventurer. “Si vous décidez de racheter les actions, vous serez obligés de passer par le ministère pour avoir une autorisation comme l’exige l’article 19 du code de l’information”, avertit l’avocat de Hamid Grine. Cela, quand bien même il reconnaîtrait que “du point de vue juridique, Issad Rebrab peut revendre les actions achetées”.

Voilà un discours qui, juge Me Khaled Berghel, membre du collectif de défense du groupe El Khabar, va à l’encontre des prérogatives d’un avocat dont la mission, rappelle-t-il, est de dire le droit. “Les propos tenus par Me Bitam sortent du cadre juridique. Là, il s’exprime plutôt en porte-parole du ministre mais jamais en avocat. Quand on est avocat, notre rôle est de dire le droit”, s’insurge Me Berghel que nous avons contacté hier au téléphone.  L’article 19 du code de l’information, rappelons-le, stipule que “tout changement, de quelque nature qu’il soit, apporté aux éléments constitutifs de la déclaration citée à l’article 12 ci-dessus, doit être signalé par écrit à l’autorité de régulation de la presse écrite dans les dix (10) jours qui suivent, à l’effet d’introduire ce changement (…)”.

En citant cet article qui ne fait pas référence au ministère, encore moins au ministre, mais clairement et uniquement à l’autorité de régulation à laquelle Hamid Grine se substitue déjà pour contester la transaction du rachat des actions du groupe El Khabar par Ness-Prod, Me Bitam s’éloigne également, cruellement, de son rôle d’avocat. Pour Me Berghel, l’avocat du ministère ne fait rien d’autre que défendre la démarche “illégale” du ministère de la Communication. Il affirme qu’il y a pourtant un “consensus national des juristes” sur la légalité de la transaction effectuée dans la transparence la plus totale entre le groupe El Khabar et Ness-Prod.

Politiquement parlant, Me Berghel estime, par ailleurs, qu’en annonçant l’introduction en Bourse et la mise en vente de la majorité des actions du groupe El Khabar, M. Rebrab transmet surtout un “message fort” aux décideurs et, notamment, au “groupuscule”, l’accusant de rouler pour le compte d’un clan.

C’est une manière, estime l’avocat, choisie par M. Rebrab, de répondre à ces gens et de leur signifier clairement qu’il n’a pas d’ambition politique, et que sa seule et unique passion est de contribuer à “construire une économie forte”.