Les services de sécurité ont délogé en début d’après-midi les cambistes de la place Port Saïd, les chargeant dans leurs véhicules.
Au moment où nous mettons en ligne, c’est le calme plat du côté de la rue Abane Ramdane, seuls quelques rescapés sont revenus sur place, mais se gardant d’exhiber les liasses de billets en dinars et en devises.
D’aucuns s’étonnent de cette charge surprise, alors que pendant des années, ces cambistes ont fait la pluie et le beau temps, contribuant à la fuite des capitaux en devises et ce, en dépit des appels envers les autorités à mettre fin à ce vaste marché informel et lui substituer des bureaux de change en bonne et due forme. Moyennant bien entendu une marge appréciable comme cela se fait sous d’autres cieux.
On se souvient qu’il y a deux ans, lorsqu’il présentait le rapport de conjoncture, le Gouverneur de la Banque d’Algérie s’était engagée devant l’Assemblée populaire nationale à mettre en place des bureaux de change. On se souvient également de la polémique qui s’était installée entre Mohamed Laksaci, Karim Djoud et Ould Kablia alors respectivement ministre des Finances et de l’Intérieur. Ce dernier estimait que l’existence des cambistes était un mal nécessaire. « De toutes les manières, disait-il, tout le monde trouve son compte. »

Certains attribuent cette descente des services de sécurité à la gravité de la situation en ce sens que l’Algérie ne cesse d’être saignée, voyant impuissante les devises traverser la mer pour aller se loger dans les paradis fiscaux.
A l’ouverture de la Conférence nationale sur le commerce extérieur, le Premier ministre, faut-il le rappeler, a insisté sur la nécessité « de recouvrer les liquidités extrabancaires, estimées à 3700 milliards de DA, au profit de l’économie nationale ».
Faouzia Ababsa