Après les aveux de Zetchi sur la corruption: Risque d’intervention de la FIFA

Après les aveux de Zetchi sur la corruption: Risque d’intervention de la FIFA

Kamel Mohamed

Après les aveux de Zetchi sur la corruption: Risque d’intervention de la FIFA

Le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, a eu la maladresse de déclarer que la corruption existe en Algérie. Une déclaration qui risque de faire beaucoup de mal au football algérien et à tout le pays, notamment après l’enquête publiée par la chaîne internationale anglaise BBC. Cette chaîne a voulu internationaliser en quelque sorte ce phénomène qui existe de par le monde, mais qui a tendance à être banalisé dans le football algérien, pour ne pas dire dans tous les secteurs en Algérie. Il se trouve que le président de la FAF a manqué d’expérience quand il a déclaré que ce phénomène existe, alors qu’il est à se demander pourquoi la BBC a choisi ce moment précis pour publier ce reportage.

En plus de la conjoncture en Algérie, cette enquête intervient juste après les sanctions jugées injustes infligées par l’Union arabe à l’USM Alger. Pour étayer ses propos, Zetchi a également cité l’exemple de l’affaire du match de la Ligue 2, CRB Ain Fakroun-AS Khroub de 2016, dont les preuves matérielles existent, à savoir une vidéo relayée par des déclarations des différentes parties. Zetchi croyait probablement que cette affaire ne le concerne pas directement, car elle date du temps de l’ancienne FAF, dirigée par Mohamed Raouraoua, ignorant que c’est une affaire qui concerne le football algérien.

Pis encore, il a déclaré que si cela s’était produit actuellement, il déclencherait une enquête et prendrait des sanctions, sans oublier de saisir la justice. En fait, Zetchi ignore sans doute qu’il est le président de la FAF et doit, de ce fait, en assurer l’actif et le passif. En d’autres termes, après avoir reconnu l’existence de la corruption en Algérie, il devrait prendre en charge l’affaire Ain Fekroun-El Khroub et imposer les sanctions idoines, comme cela se passe dans les pays développés où des affaires sont déterrées dès qu’il y a un nouvel élément.

Ce qui est à craindre à présent, c’est une réaction de la FIFA, car le président de la FAF lui-même a reconnu l’existence de la corruption en citant des exemples concrets du championnat algérien. Il faut relever que la conjoncture actuelle est délicate, et il était maladroit de la part de Zetchi de reconnaitre l’existence de la corruption après la publication de l’enquête de la BBC, dont les intentions demeurent inavouées, quand on sait que cette chaîne a défoncé des portes ouvertes. Zetchi, qui a démontré une nouvelle fois son manque d’expérience et de lucidité, s’est inscrit en faux par rapport aux efforts de l’Algérie en matière de lutte contre la corruption. Pour rappel, l’Algérie a déjà présenté un rapport lors du dernier sommet de l’Union africaine à Nouakchott, dans lequel la constitutionnalisation de la lutte contre la corruption ont été mise en exergue par la mise en place de l’Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLCC). Grâce à cet organe, l’Algérie figure parmi les pays pionniers en Afrique en matière de lutte contre ce fléau, qui a tendance à se généraliser à travers le continent et de par le monde.

Zetchi aurait du éviter de confirmer ce qui a été rapporté par la chaîne BBC, alors que la presse nationale parle quotidiennement de l’arrangement des résultats des matches et de la gestion douteuse des clubs qui exercent dans le noir en l’absence du payement des charges sociales et des impôts.