Ce renforcement est rendu nécessaire par la récente attaque terroriste contre la plate-forme gazière d’In Amenas dont le dispositif de sécurisation est pris en défaut par les terroristes.
Sonatrach est en train de réfléchir au renforcement du système de sécurité des installations pétrolières et gazières. “Aujourd’hui, il y a une évaluation en cours au sein de Sonatrach, qui sera certainement effectuée en collaboration avec les services de sécurité. Il y aura probablement une révision (des mesures) pour soutenir cette activité vitale”, a annoncé, hier, le P-DG du groupe pétrolier, Abdelhamid Zerguine, sur les ondes de la radio Chaîne III. Intervenant au lendemain de l’attaque terroriste du gazoduc à Bouira, qui a été précédée par celle, plus meurtrière, du site gazier d’In Amenas, ce dernier a tenu à préciser que “Sonatrach n’est qu’un exécutant” et donc que la société “est soumise à une loi datant des années 1990” portant sécurisation des infrastructures et des employés de Sonatrach et de ses partenaires étrangers.
Une loi qui autorise des sociétés de gardiennage privées à intervenir sur le chapitre de la sécurisation des sites pétroliers et gaziers en Algérie.
Le groupe Sonatrach avait également chargé des Patriotes (civils armés) d’assurer la surveillance de ses gazoducs. Hier, l’invité de la rédaction de la Chaîne III n’a pas précisé si cette révision allait remettre en cause ou non cette loi ou si elle allait donner lieu à l’entrée de nouveaux intervenants pour cette mission, comme les services de sécurité de l’État. Et ce, même s’il a reconnu que “la maîtrise de cette activité exigeait de la volonté et des techniques”. En fait, le dirigeant de Sonatrach s’est juste contenté de dire qu’en cas de révision de la loi, “le gouvernement veillera à appliquer (les nouvelles mesures) rigoureusement”. Le 16 janvier dernier, l’Algérie a été victime d’un attentat terroriste ciblant le complexe gazier de Tiguentourine, à In Amenas, dans le Sud algérien.
Grâce à l’intervention rapide et efficace des éléments de l’Armée nationale, les dégâts ont été relativement amoindris. Pourtant, cette attaque, perpétrée par un groupe de 32 islamistes armés de différentes nationalités, a mis à nu les interférences des sociétés étrangères dans le système de sécurité, laissant dire à certains commentateurs que “les intérêts financiers se mêlent souvent à la corruption et surtout à l’espionnage”. Elle a en outre mis en évidence “les négligences” de Sonatrach sur les questions relatives à la protection des sites “sensibles”, un relâchement qualifié d’inexcusable, par des observateurs. Et ce, d’autant que notre pays, devenu la référence en matière de lutte antiterroriste, est confronté à ce fléau depuis le début des années 1990, qui a déjà ciblé des entreprises nationales.
Cette nouvelle situation a d’ailleurs relancé le débat sur la nécessité de renforcer davantage la sécurité des sites de Sonatrach, devenus les cibles privilégiées des djihadistes, à la recherche d’effet médiatique, mais aussi décidés à porter préjudice à l’image et aux intérêts de l’Algérie.
Concernant le gazoduc de Bouira livrant le gaz au nord du pays à partir du champ gazier de Hassi-R’mel (Laghouat), qui est surveillé par d’anciens Patriotes et qui a été visé par des terroristes, dans la soirée du 27 janvier, le P-DG de Sonatrach a révélé, hier, qu’il n’a pas subi de dommages. “Les installations de Sonatrach n’ont subi aucun dommage, probablement ce sont les pipelines qui étaient visés”, a déclaré Abdelhamid Zerguine, avant de poursuivre : “J’affirme qu’aucun gazoduc de Sonatrach n’a été touché.”
H A