Il pense que ce qui dérange Makri est le fait que la demande d’adhésion du FLN à l’IS soit acceptée au moment où le MSP et d’autres partis réclamaient sa mise au musée.
À peine élu à la tête du MSP, Abderrezak Makri a commencé à replacer le parti dans l’opposition avec un discours radical qui n’épargne ni pouvoir ni ses anciens alliés du gouvernement, à commencer par le FLN qu’il n’épargne dans aucun de ses discours. De la demande de mettre l’ancien parti unique au musée, Makri est monté d’un cran en l’accusant d’être à la solde de l’Internationale sioniste depuis qu’il a adhéré à l’Internationale socialiste et rejoint le FFS. Même le FFS est accusé au même titre que le FLN. Des accusations que le président du MSP avait faites en présence de l’invité de marque de son congrès, le président d’Ennahda tunisien, Ghannouchi.
Le FLN n’a pas tardé à lui répondre. C’est par la voix de Abdelhamid Si Afif, chargé des relations étrangères au parti et ancien président de la commission des AE à l’APN, directement impliqué dans l’adhésion à l’IT, que la réplique est venue. Pour le député FLN, les propos de Makri “sont irresponsables et non fondés”. Cela découle, selon lui, de “sa méconnaissance des réalités politiques de cette organisation politique qui rassemble plus de 164 partis et est considérée comme la plus grande organisation politique après l’ONU”.
Makri a tenu ces propos en présence de Ghannouchi d’Ennahda qui est un allié dans le gouvernement tunisien d’Etakatoul dont le président est vice-président de l’Internationale socialiste. Et de rappeler qu’en plus des deux partis israéliens, il y a bien deux partis palestiniens qui siègent, de plein droit, depuis longtemps à l’IS. Si Afif s’est demandé si le MSP n’est pas en train de faire semblant de défendre les Palestiniens plus qu’eux-mêmes.
Indirectement, est-ce que Makri n’accuse pas en même temps les deux partis palestiniens d’être à la solde d’Israël ? “Il ignore tout de la politique”, a martelé Si Afif.
Il réfute également les soupçons de Makri selon lesquels le FLN et le FFS “militent” pour la normalisation des relations avec Israël. Absurde !
Il contre-attaque sur le même terrain en mettant l’accent sur les contradictions dans le propos de Makri. Comme un défi, il lui demande d’essayer de convaincre les régimes arabes et musulmans de rompre leurs relations avec Israël. Il s’agit des pays comme l’Égypte de Morsi ou du Qatar qui sont de la mouvance des Frères musulmans comme le MSP et qui entretiennent depuis longtemps des relations diplomatiques et économiques avec l’État d’Israël. Comment réclamer du FLN et du FFS de quitter l’IS alors que des gouvernements de tendance Frères musulmans sont loin de répondre à l’exigence du soutien de la cause palestinienne ?
Autre contradiction : il accuse le FFS d’être à la solde d’Israël et annonce son intention de se rapprocher de lui !
Depuis qu’il est élu, semble-t-il, pour M. Si Afif, Makri a ouvert plusieurs fronts. Et il risque ainsi, pense-t-il, de se perdre. Il pense que ce qui dérange Makri est le fait que la demande d’adhésion du FLN à l’IS soit acceptée au moment où le MSP et d’autres partis réclamaient sa mise au musée.
Si Afif estime qu’à ce niveau de responsabilité politique, être président d’un parti exige de la sagesse et du discernement. Avant de demander officiellement de retirer ses propos et accusations, Si Afif pose à son tour une question. Les partis de la mouvance islamiste ont tous la même référence, pourquoi sont-ils alors divisés et sombrent dans des luttes de leadership ?
Il déclare, enfin, que Makri s’est trompé sur toute la ligne, notamment en pensant qu’il peut faire revenir le Printemps arabe en Algérie, oubliant la leçon et les enseignements des élections législatives et locales et la réponse des Algériens au MSP et la mouvance islamiste.
D B