Après l’entrée en course de Bouteflika, Quel avenir pour les candidats à la présidentielle?

Après l’entrée en course de Bouteflika, Quel avenir pour les candidats à la présidentielle?

Seule l’urne «décidera» qui sera le prochain président

L’annonce de la candidature de Bouteflika à la présidentielle, s’est faite au lendemain du passage de Benflis sur Echourouk TV et après la lettre d’intention de Hamrouche sur l’élection d’avril 2014.

L’annonce officielle de la candidature de Abdelaziz Bouteflika à l’élection présidentielle d’avril 2014, a plombé l’atmosphère de la majorité des QG de campagne des principaux candidats indépendants en lice.

Après cette annonce, ces candidats qui caressaient l’espoir d’arriver un jour au palais d’El Mouradia ont vu leur espoir s’effondrer. Conscient de l’immense popularité du président Bouteflika, de son réseau de soutien, des partis politiques qui ont opté pour lui, des organisations de masse qui lui sont restées fidèles et de son succès auprès des médias nationaux et étrangers, les candidats indépendants savent qu’ils n’ont aucune chance de rivaliser avec lui et qu’il sera élu haut la main au poste de magistrat suprême du pays au lendemain du 17 avril 2014. Le suspense qui avait tant animé la scène politique et qui avait tenu en haleine l’ensemble de la classe politique a été finalement rompu et la candidature de Bouteflika fait tomber tous les scénarios possibles et inimaginables sur son éventuel successeur.

Si l’élection de Bouteflika qui se présente à son 4e mandat est quasiment assurée, en revanche, l’avenir des autres candidats est aujourd’hui plus que jamais incertain. Les candidats qui avaient exprimé le voeu de participer à l’élection d’avril 2014, se retrouvent devant une situation inédite: ils sont sûrs de servir de lièvres ou de faire de la figuration.

Une position que n’acceptent pas certains candidats sérieux, comme c’est le cas de l’ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour, et l’ancien n°2 du PRA Soufiane Djillali. Ce dernier a démenti les informations rapportées par la télévision Ennahar TV et El Khabar TV, qui annonçaient son retrait de l’élection présidentielle. M.Djillali a convoqué son conseil national pour le 28 février afin de présenter à la presse les 60.000 signatures, mais réserve l’annonce de son retrait après avoir confirmé officiellement et de visu l’entrée en course de Bouteflika dans l’élection présidentielle. Cette annonce de la candidature Bouteflika a visiblement chamboulé le programme des candidats qui redoutent même de ne plus obtenir de signatures.

Le candidat Benbitour, premier chef de gouvernement après l’élection de Bouteflika en 1999, risque lui aussi de se retirer de cette course, sachant qu’il n’a aucune chance d’être élu et de passer même le cap des 60.000 signatures. Même désarroi dans le camp de Benflis, le candidat le plus sérieux et surtout le plus crédible après Bouteflika dans cette course. L’ancien candidat de 2004 a très vite réagi à cette annonce à travers son directeur de communication, en affirmant qu’une candidature ne se fait pas par procuration et donc il ne faut pas la prendre en compte. Mais en réalité, Benflis est perdant sur tous les registres.

En confirmant sa candidature, il risque de faire moins qu’en 2004, où il avait réalisé 6% des suffrages et dans le cas où il se retirerait de la course, il risque de signer définitivement son suicide politique, puisque il sera déjà assez âgé pour la prochaine élection. Quant à Mouloud Hamrouche, cette annonce coupe l’herbe à tous les partisans à sa candidature. L’ancien candidat à la présidentielle de 1999, qui s’est exprimé il y a quelques jours sur la situation politique, a doublement perdu espoir d’être le candidat du consensus, puisqu’après le message de Bouteflika sur le DRS et son annonce hier, Hamrouche a perdu espoir de se porter candidat.

D’ailleurs, l’annonce de Bouteflika a été faite juste après le message de Hamrouche et le passage de Benflis sur Echourouk TV. Il reste les autres candidats ou habitués de l’élection présidentielle: Louisa Hanoune, Moussa Touati et Fawzi Rebaïne, qui sont certains de participer pour la énième fois, serviront de lièvres pour l’élection de 2014 et tenteront, chacun de son côté, d’améliorer leur score précédent. Reste à connaître le sort des outsiders de la présidentielle de 2014: Ali Benouari, Rachid Nekazz et surtout Yasmina Khadra, qui actuellement se battent pour obtenir les 60.000 signatures et qui espèrent au moins passer le cap difficile du Conseil constitutionnel.

Pour les autres candidats, ils n’ont aucune chance de figurer dans «la short-list» finale. Cette élection déjà jouée d’avance pourrait voir en revanche la participation d’un seul candidat du courant islamiste: Djamel Benabdesslam du Front du changement, après la sortie de la course des leaders islamistes, Djaballah, Younsi et Makri.