Les raids israéliens contre la bande de Ghaza ont repris hier. Les premières victimes, après une trêve de 72 heures, sont tombées. La logique meurtrière de l’Etat sioniste risque d’alourdir encore davantage la liste des morts et des blessés parmi les civils.
En Fait, l’armée de l’air israélienne a frappé plusieurs cibles à Ghaza hier, tuant un enfant palestinien et blessant plusieurs personnes après l’expiration du cesse-lefeu de 72 heures qui n’a pas été prolongé en raison de l’échec des pourparlers au Caire. Une demi-heure seulement après l’expiration à 5H00 GMT, du cessez-le-feu, à Beit Hanoun par exemple, « des colonnes de Gazaouis en voitures, en charrettes ou à pied, les bras encombrés de sacs de nourriture ou de linge, reprenaient le chemin des refuges par peur des frappes », selon un correspondant de l’AFP.
« Bien sûr que nous avons tous peur », disait Abdullah Abdullah, dans une école d’Al- Tuffah, près de la ville de Ghaza, où des centaines de Gazaouis ont trouvé refuge. Ces craintes se sont confirmées avec la mort d’un enfant de dix ans tué par un raid aérien israélien qui a aussi fait six blessés dans ou près d’une mosquée dans le nord de la ville de Ghaza, ont indiqué les services d’urgence palestiniens. Au cours de la trêve, les représentants israéliens et palestiniens ont entamé une négociation pour un accord de cessez-le-feu permanent sous l’égide de médiateurs égyptiens. Toutefois, les pourparlers semblaient être dans l’impasse lorsque les combats ont repris vendredi matin.
Des sources égyptiennes ont indiqué au journal israélien « Ha’aretz » que des divergences importantes existaient entre les positions isaélienne et palestinienne. Le Hamas demande de mettre un terme au blocus israélien, de construire un port et un aéroport dans la bande de Ghaza et de libérer 56 membres du Hamas d’El Khalil arrêtés par l’érmée israélienne lors d’une incursion en Cisjordanie en juin après la disparition de trois adolescents israéliens près d’El Khalil.
Israël s’est dit disposé à laisser l’Autorité palestinienne ou d’autres acteurs internationaux surveiller les entrées dans la bande de Gaza et à alléger le blocus, mais rejette les revendications du Hamas concernant la construction d’un port et d’un aéroport et insiste pour que le Hamas soit désarmé et que la bande de Gaza soit démilitarisée, une demande que le Hamas rejette.
De son coté, l’ONU a appelé jeudi à prolonger la trêve entre Israël et le Hamas pour permettre aux Palestiniens de Ghaza de recevoir l’aide humanitaire dont ils ont désespérément besoin, quelques heures avant la fin du cessezle- feu en vigueur depuis mardi. De son coté, le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Peter Maurer, n’a pas exclu, jeudi, de possibles violations des Conventions de Genève sur la protection des civils, lors de l’offensive israélienne dans la bande de Ghaza.
A l’issue d’une visite en Israël et à Ghaza, M. Maurer s’est dit « choqué » et « profondément bouleversé » par l’ampleur des destructions et l’impact des violences sur la population civile. « Les Conventions de Genève ont été conçues pour protéger et aider les personnes et je ne peux pas être satisfait quand nous observons une telle destruction et autant de victimes », a déclaré à la presse le chef du CICR, dont le siège est à Genève.
En outre, M. Maurer s’est dit « modérément optimiste » quant à la bonne volonté des parties au conflit de faire parvenir l’aide aux populations touchées par les violences de façon à combler le « fossé énorme » qui sépare actuellement les besoins de la population des capacités des organisations humanitaires sur le terrain. Au total, 1.886 Palestiniens ont été tués, dont plus de 1.300 civils, et plusieurs milliers de personnes ont été blessées, selon les Nations unies.
Massi S.