Après le vote de la nouvelle constitution: quel agenda politique pour Bouteflika ?

Après le vote de la nouvelle constitution: quel agenda politique pour Bouteflika ?

Des lois organiques de 2012 à la nouvelle Constitution, voilà que les moyens dilatoires s’épuisent. Il faudra désormais s’occuper du quotidien des Algériens. Mais quel agenda Bouteflika peut-il encore proposer aux Algériens pour le reste de son quatrième mandat qui s’annonce difficile à cause de la chute des prix du pétrole ?

Annoncée dans le sillage des événements ayant conduit à de profonds changements politiques dans les pays de la région Mena dès 2011, baptisés superficiellement “Printemps arabe”, la nouvelle Constitution algérienne est adoptée. Elle vient clôturer un chantier de réformettes politiques qui n’a que trop duré. Cinq longues années qui n’ont, in fine, pas servi à grand-chose puisque les nouveaux textes promulgués dans le cadre de ce processus n’ont pas apporté le plus attendu en vue de la démocratisation de la vie publique.



Les lignes de démarcation entre les pouvoirs n’ont pas été clairement tracées comme promis par le Président qui a ajouté à l’aspect politicien de sa démarche, en instituant un comité pour le suivi d’application de la Constitution. Comme si la loi fondamentale avait besoin d’une telle instance pour se faire respecter. C’est que toute idée est bonne pour dire qu’on travaille du côté du palais d’El-Mouradia. Parce que l’enjeu, c’est de se maintenir au pouvoir, quitte à se donner en spectacle pour amuser la galerie. On a beau dire que le pouvoir s’est trompé d’enjeu en priorisant la révision de la Constitution au moment où le chômage menace la stabilité du pays. À défaut de mesures innovantes en état de mettre le pays sur le chemin de la modernité, faire ainsi miroiter aux Algériens que les règles du jeu politique allaient changer avec l’adoption d’une batterie de lois organiques en 2012 et désormais cette nouvelle Constitution relève plutôt de manœuvres dilatoires. Et maintenant ? Quel agenda peut-on proposer aux Algériens pour leur montrer qu’on se sacrifie vraiment pour eux en dépit de ses difficultés physiques ? Maintenant que le sous-sol ne génère plus la même rente qu’il y a cinq ans à cause de la baisse des prix du pétrole ? L’heure de vérité a sonné et il faudra imaginer et mettre en œuvre les solutions pratiques aux problèmes du quotidien si difficile des Algériens. Que signifierait un probable remaniement de l’équipe gouvernementale ? Qu’apporterait-il en efficacité si ce n’est d’assouvir l’ambition de quelques courtisans ? Ou alors une présidentielle anticipée ? Les nouvelles règles du jeu consacrées par la nouvelle Constitution sont assez discriminatoires pour susciter l’adhésion et crédibiliser un tel processus.

Il faut juste examiner les dispositions de l’article fixant les conditions d’éligibilité au poste de président et cette histoire de justifier d’une résidence sans interruption en Algérie pour se convaincre de la mauvaise foi du pouvoir. À moins de changer de cap et laisser les entrepreneurs privés, aussi bien nationaux qu’étrangers, faire les affaires, en œuvrant à faire dissiper la suspicion qui entoure l’entreprise. Mais, sommes-nous prêts à laisser les privés grandir et même s’affranchir de la tutelle administrative et à laisser les politiques se construire des destins individuels en dehors du sérail. En tout cas, toute hésitation est synonyme de tension sociale qui ne saurait s’absorber par la subvention de l’huile et le sucre comme en 2011.

LG Algérie