Après le tramway, Oran pense déjà au métro

Après le tramway, Oran pense déjà au métro

L’exploitation commerciale « grand public » du tramway d’Oran, le 2 mai dernier, a suscité un grand engouement, doublé d’une fantastique curiosité de la part de la population.

C’est, donc, une ambiance particulièrement festive que les Oranais vivent depuis jeudi dernier. Malgré le fait que la Setram, l’entreprise qui exploite le tram, n’a pas encore sorti le grand jeu, se contentant de mettre en circulation quelques voitures seulement sur la trentaine prévue. La population a accueilli avec beaucoup de fierté le « nouveau-né », attendu patiemment depuis quatre ans.

Des familles entières s’agglutinent devant les portières — certains réflexes tardent encore à passer la main — pour effectuer leur baptême, sur un itinéraire long de 18,7 km. Pour l’heure, les tickets sont vendus à raison de 40 dinars. Presque tous les Oranais comptent adopter ce moyen de transport moderne et fiable car, jusque-là, prendre le bus ou sa voiture relevait du parcours du combattant, à cause des embouteillages, du manque d’aires de stationnement, etc.. Tout le monde préfère emprunter le tramway plutôt que les bus délabrés et poussiéreux.

A cet effet, près d’une soixantaine de guichets ont été installés pour la vente des billets sur tout le tronçon du tramway en plus de brigades motorisées et pédestres désignées et formées pour la sécurité à l’intérieur et à l’extérieur du tram. Cette incursion a obligé la Direction des transports d’Oran à revoir sa copie en initiant une panoplie de mesures pour la modernisation du transport urbain, dont la remise en question de l’actuel plan de circulation. Ainsi, certains itinéraires ont été supprimés alors que d’autres vont être renforcés. 150 bus seront, dès lors, réinjectés dans la desserte de lignes déjà existantes ou carrément dans la réactivation d’autres lignes mises en veilleuse.

Grâce à ces mesures, les pouvoirs publics vont maintenir les postes d’emplois en activité. Et comme un bonheur ne vient jamais seul, Oran s’apprête, également, à avoir son métro. Les travaux de réalisation seront lancés l’année prochaine. Le métro d’Oran parcourra 17 km et comprendra 20 stations.

Il reliera le stade Bouakeul à la nouvelle ville de Belgaïd en passant par la gare ferroviaire et le siège de la wilaya. Une autre extension reliant la station multimodale de Sidi-Maârouf au siège de la wilaya en passant par Haï-Fellaoucen (ex-El-Barki) sur une distance de 8,5 km. L’étude de faisabilité a été confiée à un bureau d’études espagnol, en vertu d’un marché conclu entre l’Entreprise Métro d’Alger (EMA) et le bureau espagnol « Sener ». Le bureau d’études prévoit la réalisation de points de connexion avec le tramway. Dès sa réception, le métro d’Oran permettra un trafic d’environ 32.000 passagers par jour. Le coût de ce projet est estimé à près de 138 milliards de dinars.

Amar Abbas