Des centaines d’usagers ont été pénalisés, hier à Alger, par cette grève et forcés de se tourner vers les autres moyens de transport.
Le débrayage opéré par surprise, a fort perturbé la capitale hier, même si quelques métros roulent encore, service minimum oblige. La protestation continuera jusqu’à ce que les revendications soient satisfaites. Les travailleurs protestent pour «appuyer leurs revendications salariales».
Des centaines d’usagers ont été pénalisés hier à Alger par cette grève, forcés à se tourner vers les autres moyens de transport en commun, tels les bus qui ont été pris d’assaut alors que d’autres ont préféré marcher.
En effet, la circulation au niveau de la ligne 1 du métro d’Alger, reliant (Haï El Badr- Tafourah) a été perturbée dès la matinée par une grève «surprise» de différentes catégories de personnels de la Ratp-El Djazair.
Au niveau de la station de Haï El Badr, les rames étaient à quai et les travailleurs étaient tous regroupés dans le hall principal. Dans une déclaration à L’Expression, Réda Debabi, chef de station et responsable des oeuvres sociales de la section Ugta de la Ratp-El Djazaïr, a fait savoir que «cette grève a été décidée pour appuyer nos revendications salariales». «Nous observons cette grève pour revendiquer nos droits, notamment l’allocation de primes» a-t-il ajouté. Le même responsable a expliqué: «Nous avons une procédure de négociation avec la direction générale qui dure depuis une année» et ces négociations n’ont abouti jusque-là «à rien de concret». Il a également relevé que «dans les bulletins de paie, on n’a aucune prime de nuisance, de rendement collectif, de rendement individuel, ni de nuisance. On n’a aucune prime qui concrétise nos efforts». S’agissant de la durée de ce débrayage, M.Debabi a indiqué «c’est une protestation ouverte» précisant «nous attendons que la direction nous appelle pour débuter les négociations».«Nous, on est ouvert au dialogue, mais apparemment la direction ne veut pas faire un bon pas pour régler la situation» a-t-il déploré. Le responsable syndical a fait savoir qu’un service minimum est assuré par quatre ressortissants étrangers.
«Il y a un service minimum qui est géré par quatre ressortissants étrangers, dont deux d’entre eux ne sont pas habilités à conduire les rames». Selon M. Debabi, une assemblée générale a été organisée, et devrait se tenir le 3 avril. Il a également indiqué: «On a eu hier, une réunion avec l’inspection de la wilaya d’Alger où on a été entendu. On s’est bien expliqué par rapport à notre situation.»
Le passage aux quais n’était pas gardé, ainsi que le parking qui était pratiquement vide. Toutefois, le service est actuellement gratuit pour les usagers. Ceux qui en ont bénéficié nous ont fait part que «le voyage était gratuit, du fait que les guichets étaient fermés, et les contrôleurs en grève».
Par ailleurs, le communiqué de la Ratp relève que «suite à un mouvement de protestation surprise de plusieurs catégories de personnels du métro d’Alger, le trafic sur la ligne 1 est fortement perturbé». Le même communiqué souligne qu’ «un service réduit de 8h jusqu’à 20h, avec un train circulant toutes les dix minutes est assuré par la Ratp El Djazair» et qu’ «un service de remplacement par bus est assuré le long de la ligne».
Ainsi, après la grève des cheminots, c’est au tour de ceux du métro. Ces débrayages n’ont pas été observés durant cette période par pur hasard. Il s’agit en fait d’un moment bien choisi et calculé, car avec l’élection et toute l’effervescence qui va avec, les tutelles cèdent généralement aux revendications des grévistes, sans leur forcer la main.