On se calme et on réfléchit un peu, même si la question quant à savoir si oui ou non les Fennecs ne pouvaient pas rêver mieux ou ont évité vraiment le pire tirage, à voir la composition de certains groupes.
IMPOSSIBLE NE DEVRAIT PAS ÊTRE ALGÉRIEN
Oui et non. Oui, parce qu’une poule comme dans laquelle est tombée la France leur aurait, toutes proportions gardées, convenu. Non, parce qu’il s’agit-là d’un tournoi où l’on n’a pas le choix.
Difficile et ce n’est pas justement les résultats du tirage qui nous démentiront, les grandes comme les présumées petites équipes (un rôle qui convient bien aux Algériens qui savent sortir le grand jeu pour démentir les pronostics, signer des exploits) partant presque à chances égales quand bien même des nations comme l’Allemagne, l’Argentine, les Pays-Bas, l’Angleterre ou l’Uruguay, pour ne citer que les favoris en puissance, sont au dessus du lot, partent souvent avec des préjugés favorables et sont destinés logiquement aux tous premiers rôles.
Quand, bien sûr, et c’est cela le secret du football, son piment, dame surprise ne s’en mêle pas, épisodiquement, pour nous prouver le contraire. L’Algérie a donc hérité de la Belgique, la Russie et la Corée du Sud lors du tirage au sort du Mondial 2014. Difficile ? Plus que sûrement. Mais rien à voir avec le groupe de la mort réunissant l’Allemagne, le Portugal, le Ghana et les USA.
On ferme les yeux et on change de case en interchangeant l’E.N avec les meilleurs, les représentants les plus sûr du continent, les «Blacks Stars» du Ghana. Pas une sinécure. De la mission impossible ou presque. Ce qui veut dire tout simplement que les «combattants du désert» auraient pu composer avec de très durs morceaux. Etre plus malheureux.
Sauf qu’on n’est pas encore descendus sur le terrain, que la compétition n’a pas encore commencé et qu’il faudra même patienter, au-delà des spéculations inévitables succédant à tout tirage, un petit semestre quand même pour vérifier, à l’épreuve des confrontations directes, si un tirage aura été clément ou sans pitié.
Belgique (ce qui se fait de mieux depuis deux ans en Europe et sur le plan mondial avec une génération dorée permettant les prétentions les plus folles, comme de figurer parmi les prétendants sérieux au titre)- Russie (une bonne école, sur le retour et qu’attend juste après l’édition brésilienne, son propre Mondial en 2018 et qui espère l’organiser avec un moral requinqué)-Corée du Sud (une des meilleures sur le continent asiatique, physiquement toujours au point, disciplinée comme pas possible sur le plan tactique et d’une force mentale à toute épreuve qui font d’elle un client à la fois sérieux et craint) : un trio pas facile.
AVANTAGE AUX BELGES ?
On repose la question quitte à tourner en rond autour d’une question où chacun a ses arguments propres, même si ça reste du domaine de la simple spéculation, de pronostics que la logique du terrain (la seule qui compte quand il faudra passer aux choses sérieuses, au jeu en lui-même) ne reconnaît pas souvent.
Avant d’en découdre, en match inaugural du groupe «H» avec la Belgique, le 17 juin à Belo Horizonté (21 h00, heure algérienne), il coulera beaucoup d’eau sous les ponts et d’encre et de salive chez les médias et milieux initiés ou non, les Verts auront bien digéré en se préparant à la compétition qu’ils entameront avec leurs moyens et leurs qualités.
Sans se soucier de la qualité de l’adversaire, convaincus, et nous avec, qu’ils auraient pu être plus malheureux en sort, la main du destin les ayant épargnés de confrontations (se référer encore une fois au groupe du Ghana) plus compliquées. Qu’ils auraient pu tomber plus mal. Sur un groupe mortel dans lequel ils n’auraient eu, au départ, aucune chance de souffler.
Encore moins de briller même si on les croit (c’est notre conviction partagée par une grande majorité de supporters algériens) capables, dans des conditions idéales (ce n’est pas les terrains africains et leur lot de désagréments ni le jeu malsain des coulisses) de tenir en respect, voire renverser n’importe quelle formation de renom.
Belgique-Russie-Corée du Sud, le scénario le plus favorable, surtout lorsqu’on lit ici et là que des joueurs ou coaches belges ou russes feignent de ne pas connaître l’Équipe d’Algérie et qu’ils la prennent (une faute à ne pas commettre à ce niveau d’une compétition comme la phase finale de la Coupe du Monde) de haut.
Sauf que jouer, d’entrée, un onze de qualité comme la Belgique, classé actuellement (en octobre, elle culminait à la 5e place, le meilleur score de son histoire, ce qui n’est pas rien) 11e FIFA et compte en plus pas moins de trois fois plus (12) participations, dont une belle 4e place en 1986, peut donner quelques soucis au staff technique.
D’autant que les «Diables Rouges», dont le bilan en qualifications (il fallait le souligner car il fait d’eux une des meilleures formations, peutêtre la formation la plus compétitive sur les deux dernières années au niveau international) fait rêver (8V-2N- 0D, 18 buts marqués, 4 encaissés) et dont la particularité aussi est qu’ils n’ont pas de problèmes de compétitivité (la grande énigme, le gros souci de Halilhodzic), l’écrasante majorité de ses expatriés évoluant dans les plus grands clubs (Angleterre, notamment) d’Europe, mais avec la casquette de titulaires indiscutables.
UNE RUSSIE À L’ITALIENNE, UNE CORÉE DU SUD GÉNÉREUSE
La Belgique, c’est sûr et son bilan tout aussi que la grande qualité de son effectif, plaident pour elle, fera le déplacement du Brésil avec la ferme intention de faire plus qu’oublier leur longue absence (depuis 2002, soit deux éditions et un peu plus d’une décennie quand même) de la messe quadriennale du jeu à onze universel : jouer carrément les premiers (ils ont les arguments pour) rôles, sous réserve de postuler au titre suprême.
Et ce n’est pas leur fabuleux parcours sur les deux dernières années et un retour en fanfare qui aura dérouté les observateurs tombés sous le charme de vrais bijoux, de talents fous, qui peuvent suggérer le contraire. Le plat pays en favori du groupe et destiné à de grands rôles cette fois, dispose, assurent les observateurs, des atouts pour exploser au plus grand niveau.
Qu’il faudra confirmer à partir du 17 juin. Que les Verts, on l’espère, auront (il faut le croire) la possibilité, pourquoi pas, d’en déranger la quiétude. Autant que celle d’une Russie qu’il sera difficile à manoeuvrer (le 26 juin, à Curitiba, lors de la 3e sortie) et qui se présente à l’occasion avec un bloc défensif solide et compact.
Cette défense de fer montée par l’Italien Fabio Capello et avec laquelle il a pu dominer un groupe solide, envoyé le Portugal aux barrages et atteint le Brésil en toute logique. Un onze à l’italienne bâti sur une arrière garde toujours sur ses… gardes, réaliste à souhait avec une attaque très efficace, même si beaucoup n’auront pas aimé le style de jeu peu plaisant.
Une équipe qui s’impose grâce à sa force physique et sa discipline tactique avec le lequel les M’Bolhi, Bougherra, Medjani, derrière, Slimani, Soudani et autres, devant, devront faire. Comme il faudra, 90mn durant, quand il faudra passer (le 22 juin, à Porto Alegre, 2e journée) au test sud coréen, garder sa concentration en plus d’être au top physiquement.
Qualifiée difficilement et battue par l’Iran (une indication ?) en aller-retour, la Corée du Sud, désormais habituée des phases finales du Mondial, reste une équipe imprévisible tirant sa solidité de la force mentale et physique à toute épreuve (on se répète) de ses joueurs et qui en fait une mécanique bien huilée. L’équipe à V. H est prévenue à l’avance.
Elle sait que ce ne sera pas du gâteau. Bref, ce qui l’attend. Une fois la compétition lancée, on comprendra qu’il n’y a pas de tirage clément ni de groupe facile ou abordbale. En priant que ce sera à nos adversaires de le vérifier à leurs dépens quand la rue algérienne explosera en fêtant, comme elle sait le faire, la qualification historique, au second tour, de ses Fennecs. Défense de rêver ?
A. A.