Après le square, les kiosques et les magasins d’alimentation : Les devises se vendent sur le net

Après le square, les kiosques et les magasins d’alimentation : Les devises se vendent sur le net
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La vente informelle de la devise se modernise en gagnant le monde virtuel, au moment où l’Etat n’arrive toujours pas à régler le phénomène dans le monde réel…

Les Algériens lancent leur banque en ligne…enfin leur bureau de change en ligne! Car les devises s’échangent désormais sur le Net. En effet, après le square Port Saïd, les kiosques et autres magasins d’habillement ou d’alimentation générale, le marché informel de la devise gagne la Toile! Dans les sites spécialisés tel que Ouedkinss.com, on trouve des «bookmakers» des temps modernes qui proposent de vous vendre des devises! «Euros et dollars disponibles.

Contactez-moi au numéro suivant****», ou encore, «je vends des devises au prix du marché. Contactez-moi si vous vous intéressez», est le type d’annonce que l’on trouve sur ce genre de site. Les pages Facebook de vente sur Internet tel que Vente et achat en Algérie n’ont pas échappé à cette nouvelle tendance. A l’approche des vacances, ces pages spécialisées dans la vente en ligne pullulent également de ce genre d’annonce au point où ils sont en passe de devenir la nouvelle Bourse d’Alger! Et comme dans toutes les Bourses du monde, les prix de la devise sont affichés à mesure que les taux évoluent.

«L’euro est aujourd’hui à 160 DA, le dollars est à 110 DA», écrit Rahim qui n’oublie pas d’actualiser tous les jours ces taux selon ce qui est appliqué au square, «Banque centrale» du pays! Néanmoins, comme au square la concurrence est rude. Alors en véritable spécialiste du marketing, certains essayent de se distinguer de leurs concurrents. D’abord par le prix dont ils essaient de le proposer un tout petit peu moins que ce qui se fait à l’extérieur. A l’exemple de l’annonce de Mourad. «Le prix à l’extérieur est 1 euro pour 160 DA, moi je le vends à 158», fait-il comme comparaison.

LG Algérie

D’autres proposent même la livraison à domicile! «Je vends des euros et des dollars au prix du marché. Et je fais la livraison à domicile pour ceux qui habitent à Alger et ses environs», note de son côté, Hacenovic. Certains, par contre, vont même jusqu’à lancer des ventes aux enchères. C’est-à-dire au plus offrant «J’ai 1500 euros à vendre. Donnez-moi vos prix en message privé», lance Rimaklou qui semble s’être improvisé comme commissaire-priseur… Cependant, sur Internet ce ne sont pas que les «beznesia» (les businessmen) qui vendent des devises. Des citoyens lambda qui ont des proches venus de l’étranger ou qui sont tombés à court d’argent et qui ont des devises de côté, mettent des annonces en ligne pour les vendre! Hakima en fait partie.

«Je suis à court d’argent, j’ai 400 euros à vendre en urgence. Donnez-moi un prix…», fait-elle savoir dans une annonce. Voilà donc que la vente informelle de la devise se modernise en gagnant le monde virtuel, au moment où l’Etat n’arrive toujours pas à régler le phénomène dans le monde réel… Le dinar a ainsi trouvé un nouveau terrain pour continuer sa dégringolade. Notre monnaie ne cesse de plonger sur le marché informel atteignant record sur record.

Une baisse liée à la conjoncture, mais due également à des éléments structurels qui traduisent le manque de confiance dans la monnaie algérienne. Il faut également parler de l’absence de bureaux de changes, mais surtout la politique des allocations touristiques où les citoyens n’ont le droit qu’à 15.000 DA de change par an. C’est-à-dire 130 euros, ce qui les obligent à se tourner vers l’informel…