Après le sommet de l’OTAN à Lisbonne : Les objectifs de la décennie tracés

Après le sommet de l’OTAN à Lisbonne : Les objectifs de la décennie tracés

Le sommet de l’Otan qui vient de s’achever à Lisbonne est considéré par les stratèges de l’Alliance, comme celui où s’est décidé de ce que sera l’Organisation pour au moins la décennie.

Les objectifs fixés, le secrétaire général a tenu à rassurer sur la capacité de l’institution, dont il a la charge, à dégager les moyens financiers suffisants pour répondre aux mission essentielles.

L’Otan fait donc un pari sur l’avenir en ajustant sa stratégie face à des menaces potentielles, prenant appui aujourd’hui sur la révolution technologique qui rythme l’existence de tous.

Pour arriver à atténuer, ces menaces, l’Alliance a un besoin vital de rechercher des partenariats à travers le monde. Les rencontres qui ont eu lieu durant le sommet en sont la démonstration.

La Russie demeure dans ce sens un partenaire stratégique. Les deux parties travaillent à ce titre, sur des stratégies de nature planétaire, compte tenu des moyens qu’ils concentrent chacun de son côté.

Il s’agit de discussions toujours difficiles compte tenu des enjeux. S’agissant des pays du Bassin méditerranéen, et ceux du Golfe, l’intérêt porté à la région dérive de ses exceptionnelles ressources, mais aussi d’une instabilité sur le plan sécuritaire, toujours préoccupante. Il y a des pistes à creuser, et l’institutionnalisation du dialogue méditerranéen et de l’intégration des pays du Golfe va dans le sens de la prise en charge d’intérêts qui se veulent communs.

Le partenariat est toujours utilisé alors pour faire face à des conjonctures qui présentent des situations difficiles. Au total, le Sommet de Lisbonne a confirmé la tendance que sans une volonté commune où le partenariat serait la clé de voûte, les problèmes que connaît le monde risqueraient de se compliquer dangereusement. L’Algérie, qui est un partenaire qui compte pour l’Alliance, a toujours privilégiée dans la conduite de sa diplomatie, le partenariat alimenté par le dialogue et la concertation.

La déclaration finale confirme la tendance qui est celle de l’Alliance, de favoriser les partenariats enserrés affirment les stratèges de l’Alliance dans un vaste réseau de pays et d’organisations du monde entier. Le dialogue et la coopération sont érigés en principe directeur pour contribuer de manière concrète au renforcement de la sécurité internationale. Ces relations s’appuient selon le point de vue de l’Alliance sur la réciprocité, les avantages et un respect mutuels.

Dialogue politique et coopérations pratique meublent le cadre de ce partenariat. Ces formes de partenariat sont accessibles à tout pays ou organisation compétente à travers le monde qui partage un intérêt pour des relations internationales pacifiques. Le dialogue méditerranéen est compris comme faisant partie de ce faisceau de relations partenariales fondé sur le développement des relations d’amitié et de coopération.

Les stratèges de l’Alliance affirment avoir la volonté de développer encore le dialogue méditerranéen dans les années à venir. Comme ils affirment attacher un grand intérêt à la paix et à la stabilité dans la région du Golfe.

Interrogé à ce sujet, le secrétaire général de l’OTAN lors de sa conférence de presse a rappelé la position immuable de l’Alliance au sujet de conflit palestino-israélien dont nous suivons avec beaucoup d’attention a-t-il dit les efforts pour aller vers la paix. L’OTAN n’est pas présente sur ce front là, mais ne s’en désintéresse pas.

Dans le cas où un accord serait signé entre les parties belligérantes, l’OTAN s’il est fait appel à elle peut envisager faire partie d’une force internationale chargée de garantir la paix. Nous n’en sommes pas là a rappelé M. Rasmussen qui ajoute que de toute façon, l’OTAN ne peut agir que sous mandat des Nations unies. De toute façon des pays membres importants sont présents dans la cadre de la recherche d’une solution (Etats-Unis, Union européenne).

Pour le dialogue méditerranéen, l’OTAN affirme être ouverte à l’inclusion d’autres pays de la région au dialogue et de développer pour la région du Golfe, un partenariat de sécurité plus approfondi avec les partenaires au sein de l’initiative de coopération d’Istanbul.

Le dialogue méditerranéen fait donc traditionnellement partie du débat général à l’occasion de rencontres ministérielles ou de sommets au niveau de l’OTAN.

L’intérêt ne s’est jamais démenti. Néanmoins, le dialogue initié doit gagner en épaisseur. Si le dialogue politique fonctionne correctement c’est le volet de la coopération qui reste à meubler davantage à travers plus de projets et de réalisations.

L’OTAN se plaint c’est vrai d’un manque de prise d’initiatives de la part des pays du dialogue. Elle est souvent en attente de propositions. La coopération et la formation, les exercices militaires communs fonctionnent quant à eux de façon correcte. Pour n’évoquer que le cas de notre pays le partenariat Algérie – OTAN est qualifié de partenariat stratégique. La consultation et le dialogue sont aujourd’hui de tradition entre l’Alliance et Alger.

Des délégations se rendent à Alger et l’Algérie s’investit dans la formation initiée dans les écoles spécialisées gérées par l’OTAN. L’Algérie avait reçu il y a quelques années l’ancien secrétaire général de l’OTAN, qui effectuait pour la circonstance son premier voyage dans un pays du dialogue méditerranéen. Depuis, l’intérêt pour ce partenariat n’a jamais démenti, mais pourrait prendre beaucoup plus de volume s’il y a volonté de part et d’autre pour le développer. Alger visiblement intéresse l’Alliance.

Pour avoir été le dernier pays à adhérer au dialogue en 2000, l’Algérie est le pays qui capitalise le plus d’intérêt dans le dialogue qui est initié en partenariat. C’est un signe.

Tahar Mohamed Al Anouar