Après le scandale du projet du siège d’air Algérie : Le directeur général du bureau « khatib et allami algérie » viré

Après le scandale du projet du siège d’air Algérie : Le directeur général du bureau « khatib et allami algérie » viré

Une source proche de cette boîte d’envergure mondiale nous a livré les dessous des multiples scandales dont elle est à l’origine.

Il s’appelle Ezzat Aoun. Il est le DG du prestigieux bureau d’études libanais «Khatib et Allami» en Algérie. Il a de tout temps décroché de très gros marchés. «Le futur siège d’Air Algérie», «la tour des affaires de CMA-CGM», «les résidences des jardins»,…en sont quelques exemples décrochés par cette multinationale qui avait pignon sur rue ces dix dernières années à travers de nombreux pays. Ce bureau d’études représenté en Algérie par Ezzat Aoun, fournit des prestations et assure des suivis pour de gros projets de construction dans notre pays.

Des projets basés spécialement dans la capitale. Rien que dans les trois que nous avons cités, les Libanais ont failli gravement à leurs engagements. Le mot «faillir» semble faible; il faut dire qu’ils nous ont mis à genoux! Si un des projets n’est pas bloqué ou à l’arrêt, il se retrouve carrément dans une impasse.

Une source proche de cette boîte d’envergure mondiale nous a livré les dessous des multiples scandales dont elle est à l’origine. En premier lieu, elle nous annonce que le DG libanais «Khatib et Allami» en Algérie, du nom de Ezzat Aoun, est carrément limogé.

Le même canal d’information nous a indiqué par ailleurs, que la principale raison pour laquelle le bureau libanais a pris la décision de virer son DG qui a eu à gérer ses affaires pendant des années, demeure ces marchés qui couvaient en eux de graves dérives.

Des dérives au parfum de scandales qui ont mis l’Algérie dans une impasse. Le bureau d’études «Khatib et Allami» a failli dans ses nombreux engagements, souligne notre source. Comment?; «Comme c’était le cas avec Air Algérie, la tour des affaires CMA-CGM connaît une situation d’impasse. «Khatib et Allami a, en effet, omis de doter son «ouvrage» d’un système de désenfumage. Une omission qui fait que cette tour ne pourra jamais être exploitée légalement, puisqu’elle ne pourra jamais obtenir un certificat d’exploitation comme exigé par les services de la Protection civile. Cette dernière ne pourra pas fournir ce fameux document, sachant que la tour ne dispose pas de ce système de désenfumage. Il y va de la sécurité publique!», explique désolée notre source.

Pis encore, une simple visite au siège CMA-CGM montre clairement de «très mauvaises finitions», ajoute-t-elle. Qui dit «mauvaises finitions, dit mauvais suivi», précise-t-elle. C’est pourtant la mission pour laquelle est payé le bureau d’études libanais, «Khatib et Allami». Après l’affaire du futur siège d’Air Algérie pour laquelle le même bureau d’études s’en est mis plein les poches. Plusieurs millions d’euros. Alors que le futur siège est à l’arrêt, Air Algérie est quant à elle traînée devant les tribunaux internationaux. Ce nouveau scandale qui se profile provoquera certainement un séisme dans le monde de la construction en Algérie.

D’ailleurs, sans être connaisseur ou issu de ce domaine particulier, on comprendra parfaitement que c’est une pure arnaque.

Sinon, comment se fait-il que la tour CMA-CGM, implantée au coeur du quartier des affaires de Bab Ezzouar, ne soit pas dotée de ce fameux système de désenfumage jusqu’à ce jour? Pis, comment est-ce possible que CMA-CGM ait pu vendre sa tour, alors qu’elle ne dispose même pas de certificat d’exploitation attestant de sa conformité? Notre source est formelle: «Khatib et Allami a omis dans son étude en 2006 le dossier de désenfumage. Ce n’est pas uniquement le cas de CMA-CGM, même le futur siège de Air Algérie n’en dispose pas. J’ai consulté moi-même le dossier… il est vide! Aucun plan n’est rajouté depuis 2007!», a témoigné notre source.

En plus de l’absence du système de désenfumage, le bureau d’études a été défaillant en ce qui concerne les fondations lors de la réalisation de la tour CMA-CGM. Mais que font les services du contrôle technique, (CTC)? Notre source atteste qu’ils ont juste «fermé l’oeil». Et pour camoufler le tout «le maître de l’ouvrage est intervenu… nous avons mis du cyclopéen pour résoudre le problème», fait savoir notre source, qui rajoute que «CMA-CGM a payé plus de 200 000 euros rien que pour rectifier cette erreur».

Encore une fois, les Libanais s’en sortent à bon compte! C’est toujours le client qui est le dindon de la farce. Il faut dire que tous ces «graves dépassements» qui caractérisent les études, les suivis, ainsi que la gestion des projets arrachés par les Libanais, ont été signalés en temps réel aux responsables de cette multinationale.

Depuis le début, «il y a des rapports qui ont été envoyés à la direction mère de Khatib et Allami au Liban par des ingénieurs établis ici en Algérie et ayant constaté de graves dépassements quant aux pratiques de Ezzat Aoun», souligne notre source. Ce n’est que trop tard que les responsables ont décidé de mettre fin aux fonctions du représentant de cette boîte en Algérie.

Actuellement même si les Libanais tentent de redorer leur blason pour continuer à profiter du marché de la construction en Algérie, ô combien juteux, les scandales ont tellement coûté, que les hautes autorités du pays semblent décidées à réagir une bonne fois pour toutes à ce type d’arnaque. Affaire à suivre…