Quand les supporters sauvent leur clubDepuis le 1er mai et l’affaire du boycott de la cérémonie de remise des médailles par les dirigeants et les joueurs du MCA, on a souvent évoqué le rôle positif des supporters.
Durant une semaine, l’opinion sportive est restée accrochée au verdict qu’allait livrer la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) à l’encontre des auteurs du boycott de la cérémonie de remise des médailles lors de la finale de Coupe d’Algérie ayant opposé le Mouloudia d’Alger à l’USM Alger, le 1er mai dernier au stade du 5-Juillet. Les supporters du Doyen, eux, retenaient leur souffle car ils savaient que les sanctions allaient être lourdes, mais pas au point de voir leur équipe décapitée de trois éléments importants que sont l’entraîneur Djamel Menad, le capitaine Réda Babouche et le gardien international Fawzi Chaouchi. Mais dans le même temps, si le club n’a pas écopé d’une autre sanction sur le plan sportif, il le doit certainement à ses fidèles supporters qui ont eu un comportement exemplaire avant, pendant et après la finale de l’épreuve populaire. En effet, les fans des Vert et Rouge n’ont, à aucun moment, versé dans la violence ni adopté n’importe quelle attitude qui aurait compliqué davantage l’affaire du boycott des médailles. Bien au contraire, les supporters ont tenu à encourager leurs favoris durant toute la rencontre avant de les applaudir à la fin, malgré la défaite. Ils ont quitté le stade sans engendrer le moindre incident, marquant d’autres points précieux qui pèseront dans la balance lors de l’examen de ce dossier par la commission de discipline de la ligue, présidée par Hamid Haddadj. Evidemment, des rumeurs ont circulé durant les jours qui suivirent l’incident de la finale pour évoquer une suspension de deux ans du MCA en coupe, mais la ligue n’a pas du tout jugé utile de frapper le club, limitant ainsi ses sanctions à l’adresse des auteurs jugés responsables de l’affront fait aux hautes autorités de l’Etat et du comportement de certains d’entre eux, odieux envers les officiels. Au lendemain de l’annonce de ces lourdes sanctions, la rue mouloudéenne est consternée et partagée sur la portée des décisions prises par les instances du football qui sont proposées au ministère de la Jeunesse et des Sports pour validation. La majorité silencieuse des supporters savent que devant de tels actes, les sanctions ne pouvaient être autrement qu’exemplaires, tout en regrettant qu’elles touchent des joueurs et leur entraîneur. Quant à Omar Ghrib, le coordinateur de la section football, il faut bien croire qu’il ne sera regretté que par ses proches et le groupe de supporters qui lui est fidèle. Il ne sera pas en tous les cas soutenu par tous les milliers de supporters que compte le vieux club algérois. Il ne verra pas sortir dans la rue des centaines de milliers de supporters pour le défendre ou demander une clémence en sa faveur. Lui-même a bien compris en acceptant la sanction qui lui a été infligée, indiquant qu’il ne fera aucun recours. Est-ce une tactique de sa part ou la résignation d’un homme qui n’a jamais mesuré l’impact de son comportement, de ses déclarations et surtout de ses décisions, dont la dernière lui a été fatale et lourde de conséquence pour l’équipe qu’il était censé défendre. Beaucoup lui reconnaissent, y compris chez les responsables du football, les dirigeants des autres clubs et ses différents soutiens, sa débrouillardise et son dévouement pour le Mouloudia lorsque tous les dirigeants avaient abandonné le navire. La nature a toujours horreur du vide, mais elle rejette souvent les corps étrangers qui lui font du mal.
A. S-B
