La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Mme Louiza Hanoune, a réclamé hier à Alger le gel de l’article 87 bis du code de travail imposé par le plan d’ajustement structurel (PAS) et proposé par le Fonds monétaire international (FMI).
C’est là le seul moyen, soutient-elle, à même de permettre l’application effective du nouveau salaire national minimum garanti (SNMG), désormais relevé à 15 000 DA. S’exprimant à l’ouverture des travaux du 2e congrès de l’organisation des jeunes pour la révolution, organisé à la mutuelle des travailleurs des matériaux de construction de Zéralda, Mme Hanoune a déclaré que «le PT exige du moins le gel de l’article 87 bis, en attendant son abrogation ou son amendement, surtout que cette disposition proposée dans le cadre du PAS est aujourd’hui caduque». Elle a relevé à ce titre que l’UGTA aurait déposé sa requête, à l’occasion de la tripartite, en vue de geler cette disposition (87 bis) du code de travail.
Pour Mme Hanoune, la tripartite également proposée, en partie, par le PAS dicté par le FMI, dit-elle, n’est pas moins importante aux yeux de la jeunesse algérienne, autrement dit cette future frange de fonctionnaires. D’où son exhortation à l’assistance, composée essentiellement de jeunes, à s’impliquer davantage pour imposer ses propositions au gouvernement. S’agissant du relèvement du SNMG, de 12 000 à
15 000 DA (soit 25 % par rapport au pouvoir d’achat), décidé à l’occasion de la 13e tripartite gouvernement-UGTA-patronat, la secrétaire du PT se dit «satisfaite, vu les engagements de l’Etat à débourser des sommes colossales pour la relance économique».
Mais elle n’en demeure pas moins revendicative pour réclamer auprès de l’Etat l’organisation et la régulation du marché à même de permettre une meilleure maîtrise du pouvoir d’achat.
Elle explique que la désorganisation du marché algérien est derrière l’inflation actuelle. Passant en revue toutes les nouvelles orientations et les décisions prises par le gouvernement algérien, que ce soit dans le cadre de la tripartite ou à travers les récentes lois de finances, la LFC 2009 et LF 2010, Mme Hanoune a par ailleurs jugé «positive» la dernière décision du gouvernement concernant l’application avec effet rétroactif des régimes indemnitaires de la fonction publique. Mais elle ne manque pas de relever que cette décision reste toutefois «insuffisante», vu que l’Etat ne consacre que 230 milliards de dinars à cet effet, dans le cadre de loi de finances pour 2010, alors que, affirme-t-elle, le ministre du Travail, lui-même, juge qu’il faut consacrer, au minimum, 370 milliards de dinars ! Abordant les amendements sur la loi de finances 2010, proposés vainement par le PT à l’APN, à l’occasion de l’adoption de cette loi à la fin de la semaine dernière, Mme Hanoune n’a pas manqué de tirer l’alarme quant aux contradictions existant encore au plus haut sommet de la pyramide de l’Etat algérien.
Et, comme à son habitude, elle accuse en premier le ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements, M. Abdelhamid Temmar. Elle a jugé par ailleurs que l’Assemblée nationale est aujourd’hui en «fin de cycle» et a appelé à des réformes politiques radicales en vue de tourner la page de «l’hécatombe (…) On veut un nouveau départ».
Farid Abdeladim