Le refus de M. Karim Younès d’associer les partis de l’ex-alliance présidentielle à l’image du FLN et du RND dans la conduite du dialogue du panel actuel, en vue d’une sortie de crise, a étonné grandement ces derniers.
«Quel est le problème de Karim Younès avec le FLN ? Comment se fait-il qu’il refuse qu’on prenne part au dialogue ? N’est-ce pas que toute sortie de crise impose un dialogue sérieux comprenant toutes les forces vives de la nation ?» C’est en ces termes qu’a réagi, hier, un membre du bureau politique du FLN suite au niet de Karim Younès quant à la participation des deux partis de l’ex-Alliance présidentielle.
Sur le même ton interrogatif, le même membre du BP lance : «Mais il va dialoguer avec qui ?» Quoi qu’il en soit, aux yeux de notre source, «le dialogue ne va pas réussir » au motif qu’il est « lui-même rejeté par le peuple». «C’était un ministre sous Bouteflika et président de l’Assemblée nationale sous les couleurs du FLN », argue-t-il encore dans le même ordre d’idées. Que fera maintenant le FLN ? « Le FLN a réalisé trois documents sur l’état des lieux mais aussi les solutions qu’il préconise à la crise actuelle », explique notre source avant de préciser que «ces documents ont été élaborés par des professeurs, des juristes et des économistes lors des ateliers qu’on a organisés en marge de la conférence nationale des cadres du parti ».
Quoi qu’il en soit, le parti de Mohamed Djemaï a vraisemblablement tourné la page du dialogue de Karim Younès, qu’il a maintes fois interpellé, pour se focaliser sur sa propre initiative. Même réaction d’étonnement du côté du Rassemblement national démocratique (RND).
« Il était préférable que l’ensemble des composantes de la société politique soient représenté dans ce dialogue, si ses initiateurs avaient l’ambition d’arriver à une sortie de crise véritablement consensuelle », lance un membre du bureau national du parti selon lequel «les démarches d’exclusions ne font pas long feu». Tout comme le FLN, le RND met en avant sa propre initiative baptisée « vers une mutation républicaine » pour faire sortir l’Algérie de la crise politique qu’elle traverse. «Personne ne peut nous museler, nous avons une élite, des cadres et une visions politique », soutient notre source, tout en précisant que « notre initiative politique procède de la volonté sincère de contribuer, en tant qu’acteur politique, à l’enrichissement du débat autour du dialogue sur le devenir de la République dans le contexte des tiraillements que connaît l’Algérie depuis le début de l’année ». «Notre initiative est ouverte à toutes les forces politiques, à l’élite, qui partagent cette vision et ce projet », précise-t-il à ce propos.
Questionné sur les raisons du lancement d’une initiative au lieu de prendre part à celles déjà lancées, notre interlocuteur fera observer que « la majorité des initiatives manquent tantôt de clarté ou parfois sont marquées par une opacité ou même des hésitations de la part de leurs auteurs ». « Au RND, nous avons constaté des signes annonciateurs de l’échec de certaines initiatives en raison de l’exclusion de certaines parties et le manque de mécanismes efficients de mise en œuvre et même parfois le manque de vision future » enchaîne-t-il.