Après le pain, vers une pénurie du lait en sachet subventionné

Après le pain, vers une pénurie du lait en sachet subventionné

Après la pénurie de la baguette de pain au prix fixé par l’État à 10 DA, constatée dans plusieurs wilayas du pays, une pénurie de lait en sachet, également subventionné par l’État, se faufile à l’horizon. Les transformateurs laitiers alertent sur le risque de faillites qui aura un impact considérable sur la production.

Les différents transformateurs laitiers privés s’activant à travers le territoire national alertent désormais sur le risque de la faillite de plusieurs d’entre eux, faute de leur marge bénéficiaire qu’ils considèrent en baisse constante. Cela risque d’engendrer une pénurie du sachet de lait sur le marché national dans les semaines à venir.

Selon des informations rapportées par le quotidien le Soir d’Algérie, pas moins de sept laiteries privées, spécialisées dans la transformation du lait subventionné, ont déjà franchi le pas et ont déclaré faillite. D’autres ne devront pas tarder à se retrouver contraints de fermer et de cesser leur activité.

Selon les intervenants dans ce domaine, cette situation est due à la « très faible » marge bénéficiaire sur le lait subventionné par l’État, dont le prix est fixé à 23,20 DA. Suite de quoi, force est de constater qu’une pénurie en cette matière essentielle risque d’apparaitre dans les semaines à venir.

Les unités publiques ne fournissent que « 25% à 30% des besoins du marché »

Cela se confirme notamment, si l’on prend en considération le fait que les quinze unités publiques de transformation de lait subventionné ne fournissent que 25% à 30% des besoins du marché national. Selon des sources citées par le même journal, « le reste est couvert par les laiteries privées ».

À l’image des boulangers qui incombent le manque de la baguette de 10 DA aux prix élevés des intrants dans la production du pain, les laitiers transformateurs privés du lait subventionné évoquent également la même raison. Selon eux, les prix de tous les intrants ont considérablement augmenté, et ceux des charges également.

Ainsi, ces opérateurs soulignant que c’est leur marge bénéficiaire qui en a pris un coup. « Nous ne pouvons pas continuer à travailler à perte. Le prix du sachet de lait est resté figé à 23,20 dinars depuis 2007, alors que nous perdons actuellement 4 dinars par sachet de lait », insistent-ils.

La même situation que la baguette du pain à 10 DA

Pour rappel, et depuis plusieurs semaines, la baguette de pain au prix fixé par l’État à 10 DA se fait de plus en plus rare. Comme alternative, les boulangers proposent du pain « amélioré » à des prix plus élevés et estiment que « le pain n’est pas subventionné ».

Selon le président de la Fédération nationale des boulangers affiliée à l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Youcef Kalafat, le boulanger « n’en sort pas avec l’actuelle marge bénéficiaire sur la baguette de dix dinars ».

L’intervenant précise en outre que « le pain n’est pas subventionné, c’est uniquement la farine qui l’est », avant de préciser que « cette farine ne va pas uniquement aux boulangeries. Sa subvention profite également aux biscuiteries et aux pizzerias ».